On retrouve l’univers d’Ishii fait de nuit, de pluie et d’errance sur fond de bar sur le port de Yokohama et toujours ce viol initial destructeur de vie et rendant l’amour impossible ou toxique. Mais, ici Ishii et Nasu creusent la suite, l’univers intérieur de Nami et de Muraki, leurs liens, leur haine et leur incompréhension.L’arrivée du photographe est l’élément déclencheur de la tourmente qui les emportera tous. Certes, il y a des maladresses notamment la scène finale de Muraki parfaitement ridicule. Hiroyuki Nasu semble moins à l’aise que Sone avec cet univers à moins que Emi Shindô ne soit pas une « bonne » Nami. Le spectateur se fera sa propre opinion. Côté acteur, étrangement ce sont les hommes qui ont ici plus de présence notamment Shohei Hino en Muraki en amoureux toxique. Côté femmes, si la plantureuse Emi Shindô nous laisse un peu dans l’expectative, Kazuyo Matsui (Meika, la « mama ») n’a qu’un rôle secondaire mais Yuki Tokutake (Kaori, l’épouse du photographe) crève l’écran lors de ces apparitions. Dommage, elle ne tournera aucun autre film.
Au total, si les scènes chaudes participent à illustrer la complexité des personnages, elles n’ont pas le caractère intense dans d’autres opus du même cycle. La réception du film se fera probablement différemment pour les spectateurs suivant l’imaginaire qu’ils pourraient avoir ou non de Nami et Muraki. Bien sûr, c’est un drame, mais qui évite le misérabilisme et qui se suit avec intérêt.