Le Pape est mort.... vive le Pape !
Il est des films sans autre prétention que celle de vous divertir ... Anges et démons fait un peu plus que cela. L'une des choses qui m'a le plus plus dans l'intrigue, et du livre et du film, c'est qu'on en apprend beaucoup sur l'organisation du Vatican et de l'Eglise en général.
Catholique ou pas, en tant qu'européen, c'est une partie de notre culture qu'on aborde lorsqu'on touche au Pape. Il est toujours un peu curieux pour moi de voir comment une idéologie peut rassembler des masses derrière un guide, s'organiser en une communauté et instaurer des codes reconnus par chacun. Généralement, quand un roman de ce genre est adapté au cinéma et touche alors, un public encore plus large, tout le monde monte au créneau et l'on entend plus parler de la polémique que du film en lui-même.
Ange et démons s'est un bon film à suspens, avec une course poursuite organisée autour de Rome et de ses monuments (là aussi on apprend beaucoup). Je ne sais pas si c'est le fait d'être allée à Rome quelques mois auparavent, mais les scènes de poursuites dans les rues de la ville m'ont replongé dans son atmosphère si particulière. Est-ce la beauté des images d'un point de vue cinématographique ou mon imagination, je ne saurai le dire mais j'ai trouvé les scènes dignes de certains tableaux, presque oniriques malgré la gravité de l'action.
La ville est filmée au travers des actions des deux personnages principaux (la chercheuse et Robert Langdon) et donne l'impression d'un tableau en mouvement, à la fois enivrant et étourdissant.
Le film est basé sur la dualité, comme l'indique le titre "Ange et Démons", il y a ceux qui se battent pour la lumière, les illuminati, contre l'obscurantisme d'une Église qui peine à s'accorder avec les découvertes de la science. Il y a la personnalité double de Langdon, à la fois fâché avec la religion et totalement admiratif de l'Église. Chacun de nous peut faire le bien comme le mal, avec la même force, et cela est aussi valable pour tout les combats, toutes les idéologies. La religion catholique ici est montrée dans sa dualité, elle a engendré le meilleur, avec des multitudes d'œuvres bâties à sa gloire, et le pire, en traquant les idées contraires au dogme en vigueur. Le Camerlingue est la personnification même de cette dualité Le vrai héros du film, c'est lui. Pour lui, la religion a été à la fois salvatrice et destructrice. Elle va causer sa perte, le porter aux nues et dans l'heure d'après, le pointer du doigt.
Le film joue sur les couleurs, noir, blanc, rouge. Bien, mal, paix, violence .... Le Vatican, c'est un peu tout cela à la fois. Pour qu'une religion soit infaillible, il ne faut pas qu'elle soit le fruit des Hommes.
Bref, ça commence comme un blockbuster, ça finit en apothéose comme un blockbuster, mais il y a tout de même quelques nourritures spirituelles distillées au compte goutte le long du film pour qui veut bien le voir.
A noter, la musique vraiment remarquable qui s'insinue tout au long du film.
Plus trivial: Les filles pousseront un "ouf" de soulagement à la fin: non Ewann ne sera pas Pape, il peut encore se marier ^^, l'espoir fait vivre (c'est d'ailleurs la morale du film, l'affaire est étouffée au nom de l'espoir que l'anti-héros a engendré).