Après la mort du pape, le Vatican doit faire face à la disparition des quatre cardinaux jugés favoris pour le remplacer. Appelé pour mener l’enquête, le professeur Robert Langdon (Tom Hanks) met à jour ce qui semble être un complot monté par des Illuminatis, une société secrète qui chercherait à prendre sa revanche sur l’Eglise, qui l’aurait persécutée aux XVIe et XVIIe siècles… Une vengeance éclatante qui passerait par l’explosion d’une bombe à antimatière sous la basilique Saint-Pierre ! Pour sauver l'Eglise, Langdon a 5 heures devant lui, avant l'éclatement de la bombe : la course contre la montre commence...


Après le catastrophique Da Vinci Code, voir Ron Howard réitérer son expérience pour mettre en scène une enquête du même professeur, et qui plus est, une enquête qui se passe au Vatican, cœur de l’Eglise catholique, avait de quoi inquiéter tout esprit sain… C’est dire que l’étonnement et la surprise qu’on en ressent sont à la mesure de l’inquiétude !
En effet, par rapport au premier volet, Ron Howard (excellent réalisateur, par ailleurs, à qui l’on doit notamment Apollo 13 ou le superbe Un Homme d’exception) semble avoir décidé de faire du cinéma, du vrai. Le résultat en est tout de suite plus réussi : un scénario bien plus rigoureux (bon, on ne parlera pas de cette fameuse page arrachée dans les archives du Vatican: oui, c'est idiot, et ça ne sert à rien dans l'intrigue...), qui laisse cette fois presque toute provocation gratuite de côté (on est loin des théories débiles de Da Vinci Code, qui n'avaient d'autre raison d'être que leur ineptie provocatrice), des acteurs qui en sont rendus plus convaincants, quoique les personnages manquent singulièrement d'âme (on ne s'y attache guère, sauf, peut-être, à Ewan McGregor, qui a sans doute le rôle le plus difficile du film), un rythme haletant et une musique sublime (évidemment signée Hans Zimmer) caractérisent ce thriller dont l’aspect policier est à peu près sans faute, si on exclut un final un peu kitsch et légèrement grandiloquent.
En revanche, on pourra toujours déplorer des inexactitudes historiques assez hallucinantes, d’autant qu’elles sont extrêmement naïves et tout-à-fait gratuites, sur des rapports conflictuels supposés entre l’Eglise et la science. Les nombreux ecclésiastiques, de Nicolas Copernic aux Jésuites d’Ingolstadt en passant par Ferdinand Verbiest ou Edme Mariotte, pour n’en citer que quelques-uns, qui ont œuvré pour la science sous la direction bienveillante de l’Eglise à la fin du Moyen-Âge et durant la période de la Renaissance, ont dû se retourner plus d’une fois dans leur tombe en voyant l’obscurantisme que le pauvre Langdon, qui a légèrement oublié de travailler son sujet sur ce point-là, attribue à l’Eglise catholique des XVIe et XVIIe siècles (il en vient quand même à faire passer les Illuminatis pour des gentils persécutés, le bougre !). Quand on voit le mal que s’est donné l’Eglise de cette époque pour faire avancer la science tout en combattant l’hérésie et surtout l’erreur scientifique (c’est d’abord pour son incapacité à prouver ses théories que Galilée a été condamné, rappelons-le... ce qui, d’ailleurs, ne lui en a pas fait perdre la foi !), c’est bien dommage d’arriver aujourd’hui à la vision simpliste qu’en propose le film…
Mais si on arrive à passer sur ces quelques poncifs historiques et religieux regrettables, on pourra se prendre au jeu, d’autant que la description des rouages du Vatican est particulièrement fascinante (quoiqu’on ait du mal à faire la part des choses entre la réalité et le fantasme scénaristique, ce qui n’est finalement pas bien important, l’un ne contredisant pas l’autre, ici), et ainsi se laisser entraîner sans problème au cœur d’une enquête passionnante, au rythme incroyablement soutenu, et dont on a du mal à perdre une miette.

Tonto
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le 10 sept. 2016

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