On dirait que Kitano n'a accepté avec "Aniki - Mon Frère", une commande des studios hollywoodiens, que pour mieux démontrer sa singularité et son indépendance, voire son indifférence face à la machine du cinéma de divertissement. Il filme donc L.A. comme Tokyo, et choisit d'emblée de se placer du côté des marginaux et des exclus, sans alibi politique ni moral. Le film est en outre d'une violence gratuite assez éprouvante, mais finalement parfaitement logique puisque Kitano travaille à la fois dans le respect des codes que l'on attend de son cinéma de yakuzas, et dans leur déconstruction par l'outrance. [Critique écrite en 2001]