Un complément fort dispensable...

Si vous n'avez pas vu le film Gravity sorti en 2013, alors ce court-métrage n'a strictement aucun intérêt pour vous. Il s'agit d'une sorte de complément à une scène du film, mais présentée du point de vue d'un autre personnage, qui est hors-champ et dont on n'entend que la voix.

On pourrait croire que ce court-métrage apporterait quelque chose de plus pour les fans, mais honnêtement, il n'a strictement aucun intérêt, si ce n'est de faire revivre la séquence la plus gênante du film… Car oui, Sandra Bullock qui imite des aboiements, c'était déjà lourd, mais si en plus, on nous ressert ça sous une autre forme…

En gros, dans la scène originale du film, le personnage campé par Sandra Bullock tente de contacter la terre et finit par tomber sur la fréquence tenue par un inuit. Pendant toute la séquence, on voit Bullock tenter de communiquer avec cet homme, mais elle se rend bien vite compte que tout effort est inutile (ben oui, la communication non-verbale est également importante, surtout quand deux personnes ne parlent pas la même langue!). Or, ce court-métrage tente de nous montrer cette séquence du point de vue de l'inuit. Du coup, à l'aide de sous-titres, on sait ce qu'il raconte à Sandra Bullock.

Sauf que ces sous-titres, j'aurai préféré m'en passer. Je me fiche de savoir que cet homme a un chien qui est en train de mourir, tout comme je me fiche de savoir qu'il comprend tout de travers. Ce qui faisait la force de la scène originale, c'était justement de mettre le spectateur dans le flou, de faire en sorte qu'il ne puisse pas non plus comprendre ce qui était dit, et de se retrouver dans la même situation que Sandra Bullock. Ici, on assiste à une sorte de démystification de la scène, et personnellement, je trouve ça fort dispensable.

Concernant la forme, je n'ai pas trouvé ça très crédible. Les décors ont un côté "factice" et on capte tout de suite que c'est tourné dans un studio. À moins que ce soit la façon de filmer la scène qui donne cette impression. La caméra est posée, et ça rend la réalisation assez plate, car il ne se passe justement rien de bien intéressant dans cette scène.

La seule chose que je retiendrais, ce serait le fait que cet homme n'ait aucune idée de ce que son interlocutrice est en train d'endurer en cet instant. Il ignore tout de la détresse de Sandra Bullock, et est loin de s'imaginer dans quel merdier elle s'est fourrée. Et ça, ça donne à la scène un petit côté naïf et touchant. Ce contraste entre le gars qui survit parce que c'est dans sa nature, et la femme qui tente de survivre dans un lieu qui est loin de la nature, c'est plutôt bien pensé. Mais globalement, c'est très loin d'être indispensable…