Julien Duvivier met en scène, sur fond d'aristocratie et de climat polaire russes, l'amour interdit d'Anna Karenine, épouse mal aimée qui s'éprend d'un jeune officier auquel était destinée sa belle-soeur.
D'un seul regard, ils se sont aimés, etc, etc...Duvivier, réalisateur de ce film anglais, n'a probablement gardé de l'oeuvre de Tolstoï que le caractère pathétique de ce mélodrame sentimental. Sous la sa direction, Anna Karenine, abandonnant toutes les convenances de sa classe, fait une femme scandaleuse comme on en a vue des dizaines, une héroine dont la passion éperdue pour son bel officier (façon de parler, tellement l'interprète du comte Vronsky a l'air niais et le talent médiocre) devrait susciter l'émotion. Malheureusement, même la conviction et la sincérité de Vivien Leigh ne rehaussent pas la qualité du récit. Le destin d'Anna, entre volontarisme et sentiment de culpabilité, relève des conventions les plus archaïques dont sont faits les amours bourgeois. On ne reconnait pas dans le film la personnalité ou le style de Duvivier.