N'étant pas vraiment un adepte des films dérivés d'un même univers, Annabelle : La Maison Du Mal a eu droit à une petite exception, à la demande d'un bon collègue et histoire aussi de se détendre. Enfin, se détendre …. ! Mais sous un autre angle, nous n'étions tout de même que trois personnes dans la salle un après-midi, donc nous pouvions être peinards.
À première réflexion, en regardant bien la poupée qui a manqué faire tuer Monsieur Warren au début du film, très différente de l'aspect de celle qui existe vraiment dans la réalité, comment un parent pouvait-il offrir une chose pareil à un enfant ?
Le film a commencé. Au bout de plusieurs minutes, le couple Warren joué par Vera Farmiga et Patrick Wilson que j'ai pu voir dans l'effrayant premier film des Dossiers Warren, laisse sa fille - qui subit des quolibets d'un petit con à l'école de par la réputation autour de ses parents - sous la garde d'une nounou belle et blonde. Évidemment, la soirée ne pouvait pas se passer au calme quand la copine de la blonde, une brune qui se la joue trop curieuse vient taper l'incruste dans la maison de manière trop ascendante.
Judy Warren et la nounou doivent momentanément s'absenter et comme de bien entendu, arrive la grosse ficelle situationnelle aussi discrète qu'une poutre au milieu d'une salle : la brune fouine dans les pièces de la maison afin de trouver le moyen d'accéder à la salle interdite où le couple de démonologues a scellé toutes sortes d'objets en lien avec des esprits maléfiques. Je vous le dis, cette fille est la réincarnation de Pandore, ne manquant pas de toucher à tout et de libérer, en plus d'autres esprits malfaisants, celui qui occupe la fameuse poupée Annabelle qui est enfermée dans une boîte vitrée et bénie. Et les maux vont s'abattre dans la maison.
La brune, sous les traits de Katie Sarife, on la comprendra malgré son inconscience exaspérante, souffre de ne pas passer le deuil de son père décédé, avec qui elle veut communiquer, tué dans un accident et apprendra à ses dépends que les démons se nourrissent de la culpabilité des vivants pour les manipuler. On a envie de dire que c'est bien fait pour elle mais une empathie finit par se ressentir envers cette jeune personne et par ce qu'elle a vécu.
Et la blonde, jouée par l'actrice Madison Iseman, l'autre grosse ficelle de ce genre de film, fait crisper aussi en attardant son regard vers l'une des choses collectées de la salle interdite alors qu'il est plus urgent de fuir et de taire la foire aux démons qui bouscule toute la maison. Mais barre-toi bon sang ! Le prince charmant qui te chantait une ode sous la fenêtre n'a pas demandé son reste quand il a été coursé par le lycanthrope dont il se débarrassera de manière assez grotesque, mais son courage est à saluer à la vue de la situation surnaturelle malgré l'attrait comique.
L'actrice Mackenna Grace campe, elle, à merveille le rôle de la fille des démonologues. Elle présente, à la bonne heure, une maturité en connaissance des évènements et de sa foi, contrebalançant les comportement parfois stupides des deux autres filles plus âgées, sans pour autant dire que ces derniers personnages le sont fondamentalement, stupides, confrontés à des choses qui dépassent leur entendement.
Les spectres sont réussis. On ne coupe pas au menu des coups d'adrénaline et des bondissements sur le siège en conséquence. La scène de l'entrée de la mariée démoniaque fait partie des moments terribles du film. Le 'jeu de piste' avec le Passeur est stressant car bien mené. Le démon lié à la poupée Annabelle est aussi une réussite, efficace de par son apparence et de ses agissements à en vider nos tripes d'émoi même s'il est peu montré, mais il faudra bien que nos héroïnes, bon gré ou malgré elles, en viennent à bout, avec nos encouragements, avant l'arrivée des parents au bout de la nuit.
Annabelle : La Maison Du Mal se présente de bonne facture pour un film dérivé, malgré les ficelles classiques et tellement attendues dans ce genre de cinéma. C'est un bon point.