Après un premier volet soporifique et un deuxième boursouflé (mais apparemment apprécié par certains), revoici la poupée la moins dangereuse du cinéma pour une troisième mouture désormais réalisée par le scénariste de la saga, Gary Dauberman, au nom évocateur. Et si le pitch de ce nouveau film aurait pu sauver les meubles, son traitement le fait indubitablement couler.
Une longue introduction nous montrant ce que l'on sait déjà (soit comment les Warren ont acquis la poupée, filmé pour la troisième fois donc) et c'est parti pour une mésaventure originale où Judy Warren, la gamine du couple d'enquêteurs, doit non seulement affronter Annabelle dans sa propre demeure mais aussi d'autres esprits malveillants jusqu'alors enfermés dans la cave familiale, réveillés par l'incommensurable bêtise de la meilleure amie de sa baby-sitter. À partir de là, on aurait rêvé une tournure plus burlesque de la saga, avec des ados se faisant trucider dans une baraque maudite par une galerie de nouveaux boogeymen. Mais c'était trop demander.
En bon faiseur qu'il est, Dauberman va essayer de faire du James Wan avec le talent d'un Uwe Boll en grande forme, proposant moult et moult séquences languissantes, interminables et sans maîtrise (avec en prime une balade de huit minutes dans la cave), ajoutant quelques jump scares faciles et des effets moisis pour faire sursauter les moins de dix ans. Ainsi, avec sa mise en scène constamment ratée, son scénario tenant sur un post-it étalé sur un long-métrage de plus d'une heure trente et ses incohérences multiples, Annabelle 3 prouve une fois encore que la saga de spin-offs n'est qu'une vaste blague destinée aux aficionados les plus extrêmes mais surtout aux plus courageux.