Le concept scénaristique de Toy Story n’a rien de nouveau, Anne et Andy donnait déjà vie aux jouets en 1977. Le film est une adaptation d’une série de livres pour enfants de Johnny Gruelle, qui popularisa les poupées de chiffons aux États-Unis.
Le film est extrêmement divertissant, varié et gratifiant, il nous emmène de surprise en surprise. Le scénario est d’une originalité surprenante, reposant sur un contexte enchanteur, celui des poupées qui prennent vie en l’absence de leur propriétaire. Les personnages ont de jolies définitions visuelles.
L’esthétique du spectacle est formidable, et fait preuve d’une grande diversité dans les styles graphiques. Pour commencer, la production mélange des séquences de prise de vue réelle avec l’animation, dans une joyeuse harmonie. Les dessins s’illustrent également par des inspirations variées, tantôt classique, tantôt psychédélique, flirtant même parfois avec l'animation expérimental. Le résultat est parfaitement récréatif.
Enfin, la dimension comédie musicale apporte une grande touche de poésie, avec des séquences abouties, très soignées. On ne s'ennuie jamais.
L’histoire s’emballe parfois dans des délires mal maîtrisés, en plongeant le public dans un univers à la Lewis Carroll, un peu farfelu, voire tout à fait désordonné par moment. Certaines séquences pataugent dans une cacophonie très inconfortable.
Le schéma narratif du spectacle s’apparente parfois à un film épisodique, ou le duo de héros voyage de lieu en lieu, pour rencontrer de nouveaux protagonistes, et trouver une solution à leurs crises, tout cela de manière répétitive.
Anne et Andy est un film riche et spectaculaire. Tombée dans l’oubli, l’œuvre gagne à être redécouverte d’urgence.
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