Je n’avais jamais vu de film de Federico Fellini (je ne crois pas que je retenterais l’expérience), mais je sais que ce « Huit et demi » est considéré comme l’un des meilleurs films de tous les temps. De toute évidence il n’est pas compréhensible de tous, et en ce qui me concerne, je n'ai pas aimé.
Alors oui, je pourrais tout simplement prétendre que c’est un chef d’œuvre et me faire passer pour plus instruit et cultivé que je ne le suis, même si en réalité je n'ai rien compris au film (je suis sûr qu'il y a plein de monde dans ce cas). Mais je préfère être honnête avec mon ressenti, et avouer que je me suis tout simplement bien fait chier (et j'en appelle à l'indulgence de la police de la critique unique).
Je dois dire que je suis passé complètement à côté de l’intention de l’œuvre, ce délire onirique m’a perdu dès les premières minutes. Au bout de 20 minutes, j’étais déjà au bout du rouleau. À la moitié du film j’ai arrêté le visionnage en me disant que je poursuivrais le lendemain, mais mon ami m’a dit une phrase très pertinente : « Pourquoi est-ce que tu continues de regarder ce film s'il ne te plaît pas ? ». Et effectivement, je n’avais plus envie de m’infliger ça. C'est la première fois que je ne vois pas un chef d'oeuvre du cinéma jusqu'au bout (et je le vis un peu comme ne échec), d'ordinaire je prends mon mal en patience (par exemple c'était le cas avec Naissance d'une nation et Intolérance de David Wark Griffith, et surtout L'homme à la caméra de Dziga Vertov...). Il faut croire que Huit et demi a eu raison de ma volonté. En fait, je n’ai pas compris à quel moment du film le public était censé tirer une quelconque satisfaction, un plaisir, ou même se divertir. En tout cas, ce ne devait pas être dans la première moitié de l’histoire. Une histoire, qui outre le manque flagrant de suspens et d’accroche, m’a paru très peu intéressante, aussi la vie de ce cinéaste et l’avenir de son film m’ont laissé tout à fait indifférent. Pire encore, ce triste spectacle, aussi bordélique soit-il, n’a éveillé aucune curiosité chez moi.
Le rythme saccadé et l’ambiance de confusion maitrisée sont des aspects qui m’ont pris la tête. J’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser aux personnages. La musique est un best of des meilleurs airs classiques qui semblent avoir été jetés sur la bande-son sans ordre précis ni aucune réflexion, semble-t-il (en tout cas c’est l’impression que ça m’a donnée). Les airs de Tchaïkovski, que j'aime tant, semblent dans ce contexte dépouillé de toute leurs fantaisies.
Non, je n'ai vraiment pas aimé, mais comme je ne peux décemment pas attribuer qu’une seule étoile à ce monument du cinéma, aussi froid qu'il puisse me laisser, il me faut chercher quelques qualités à mettre en avant (mais a vrais dire je rogne sur mes principes, car ma règle de conduite sur SensCritique est d’attribuer la note minimale aux films que je ne parviens pas à visionner jusqu’au bout). Je reconnais volontiers que la photographie, l’ambiance visuelle, les décors, et l’esthétique de la production (la technique d’une manière plus globale) sont des aspects très intéressants et particulièrement soignés (bien au-delà de l'histoire et d'un certain schéma narratif que je cherche encore). Aussi le film doit être un cas d’étude très intéressant pour les étudiants en audiovisuel. Il y a beaucoup d’idées, de belles trouvailles mêmes. La manière de filmer et surtout le montage sont authentiques et uniques, ça en fait presque tourner la tête. En ce qui me concerne, c’est une qualité comme un défaut, parce qu'en tant que public lambda, je ne savais plus où donner de la tête et tous ses artifices m’ont parasité et m’ont fait perdre le fil, si bien que je ne savais plus ce que je regardais. Il y a aussi un détail qui me chiffonne, la fiche du film indique qu’il s’agit d’un drame, ailleurs on parlera de comédie dramatique, mais j'aurais trouvé plus cohérent qu’il soit classé dans le genre expérimental. C’est mon avis.
Je n’ai pas d’impression sur les acteurs, puisque je n’ai pas bien compris la description des personnages, ni même la vision générale du réalisateur à vrai dire.
C’est vrai, je l’avoue, je n’ai rien compris, mais je crois que ce n’est ni par bêtise ni par paresse. Je n'avais tout simplement pas vraiment envie de comprendre, comme si j’avais été hermétique à cette œuvre folle dès le début. Ce fut pour moi une sorte de pays de Lewis, un univers fou dans lequel je n'étais pas désiré. Finalement, un peu comme si je me trouvais à une fête où je n’étais pas le bienvenu. J’ai passé un moment ennuyeux et heureusement abrégé. En tout cas ce n'est certainement pas le cinéma que j'admire, vraiment pas...