Je regarde beaucoup de comédies romantiques cette année, en tout cas de film qui traite de l'amour.
Mais à chaque fois, je cherche un concept intéressant, qui se démarque du téléfilm de Noël sur M6 calibré pour la ménagère et Annie Hall n'échappe pas à la règle.
La trame se suit plus par les conversations du couple que par les situations. C'est un cas intéressant puisque l'on a l'impression de les connaître par cœur. Le mystère des intentions m'énerve dans un film car il est souvent là pour cacher des incohérences et surtout il m’empêche de me concentrer sur ce qui est plus pertinent (Autant dans la forme du film comme la mise en scène que dans le fond), ce mystère peut être bien géré mais dans une histoire d'amour, ce qui m'intéresse c'est leurs psychologies, leurs motivations, leurs envies, plus que la fameux "(Comment) Vont-ils finir ensemble ?". Je suis une histoire d'amour pour une histoire d'amour, pas pour sa conclusion. Le tennis semble d'ailleurs les rejoindre à plusieurs reprises dans l'histoire, pour une raison que j'ignore.
J'aime Annie Hall car il parle au spectateur. Au premier et au second degrès. Il lui parle directement grâce aux interactions directes qu'Alvy entretient avec la caméra/nous (Le fait que Woody Allen soit Réalisateur/Acteur nous donne l'impression que le cinéaste nous explique sa façon de voir et son oeuvre) mais aussi grâce à cette histoire aux premiers abords naturaliste, à base de sentiments, d'humour et des problèmes d'une vie mais qui rajoute de l'irréel et de l'absurde par la destruction du 4ème mur et le côté omniscient de certains personnages.
L'art (l'une de mes thématiques préférés) et l'humour sont d'ailleurs très présents tout au long du film. Par le comique de répétition (Scène dans la file d'attente du cinéma, critique de la critique) ou par des concepts délirants.
(Un couple qui se sépare à cause de l'obsession de l'un pour la mort de Kennedy)
Cela passe aussi par le métier d'Alvy (Humoriste) mais aussi par les discussions rempli de références littéraires avec un Woody Allen qui se caricature par sa classe sociale ou sa religion.
L'autre grande thématique est le faux semblant (qui est également l'une des thématiques préférés). On cache notre colère, on cache nos sentiments, nos avis et les seuls moments où cela apparaît, c'est à travers le 4ème mur (Même par les sous-titres). Le faux semblant se poursuit jusqu'au final avec la pièce de théâtre.
Pour ce qui est de l'univers, on ressent un profond amour pour New York (Quoique souvent critiqué). C'est un vrai vent de fraîcheur si on compare à la vision très sombre et violente que la ville possède dans le nouvel Hollywood (Taxi Driver ou Blow Out).
Donc Annie Hall est un récit passionnant, drôle et cynique, mais surtout personnel pour l'auteur, ce qui peut tout changer dans la qualité d'un long métrage.