John Lennon nu qui est accroché à sa femme Yoko Ono, Demi Moore enceinte jusqu'au cou, Bette Middler sur un lit de (vraies) roses, Whoopi Goldberg dans un bain de lait... ces photos célèbres, et bien d'autres, sont à mettre au crédit d'une seule et unique photographe, Annie Leibovitz.
Forte d'une longue carrière, qui a démarrée à la fin des 1960, Leibovitz a pu prendre des clichés, le plus souvent des célébrités, qui représentent leur temps, pourvu qu'elle en ait les moyens. Au départ, elle travaillait pour le magazine Rolling Stone, et outre son travail sur les manifestations contre la guerre du Vietnam, elle va acquérir une certaine renommée en participant aux tournées des Stones, avec des clichés très réussis, qu'on voit allègrement dans le documentaire. Car le grand mérite du film, réalisé par sa soeur Barbara, est de montrer des centaines de clichés, plus rarement des paysages, mais aussi et surtout des portraits d'anonymes ou le plus souvent de célébrités. Qui sont parfois mises en scène (comme celle avec Keira Knightley qui fait penser au Magicien d'Oz), donc artificielles à mes yeux, mais il y a parfois de très belles choses qui ressortent. Comme ce cliché où Tony Curtis et Jack Lemmon reprennent leurs rôles de Certains l'aiment chaud des décennies plus tard le portrait de plusieurs des comédiens de Marie-Antoinette qui fait penser à un tableau.
J'aime beaucoup le travail de Leibovitz, et je pense que le fait que ça soit réalisé par soeur lui permet de se livrer comme rarement, aussi bien avec ses trois enfants que sur sa relation avec Susan Sontag, disparue quelques années plus tôt. Même si on peut regretter que les entretiens soient parfois très courts (comme celui de Schwarzenegger, avec des clichés rarement vues dont l'un le montre les fesses à l'air à sa période culturiste !) et que ça soit très court (moins de 80 minutes), il permet de mettre en avant le travail passionnant de cette photographe, qui magnifique ses photos quitte à souvent exploser les budgets, et dont la carrière continue encore, preuve qu'elle est encore demandée, notamment par Vanity Fair.