Les merveilles de la nature

J'étais à peine sorti de Civil War qu'on me dit, "mais attends, Garland, il a sorti un film Netflix il y a quelques années, et c'est pas mal !". Comme j'ai plutôt apprécié Civil War, j'ai foncé.

J'ai d'abord été déboussolé : mais le principe, on l'a déjà vu mille fois. Un truc monstrueux qu'on ne sait pas ce que c'est semble menacer l'espèce humaine, et il faut absolument comprendre ce que c'est. Et là, paf, on envoie 5 femmes badass à la conquête du mystère mystérieux.

Déjà, c'est un premier pas vers l'originalité : 5 femmes intelligentes (des scientifiques) et courageuses (le truc a l'ai dangereux), les hommes ont un sous-rôle. Ce film fait plus que passer le test de Bechdel, il l'explose. A tel point que s'il fallait l'appliquer aux hommes, il ne le passerait pas. Mais ce serait abusé de s'en plaindre. Bon, je suis pas fan de Nathalie Portman, mais j'aime bien Tessa Thompson. Et j'aime bien Oscar Isaac aussi, mais vu le rôle qu'il a, on s'en fout un peu.

Le deuxième pas vers l'originalité, mais plus précisément encore, vers une étrangeté fascinante et horrifique, c'est l'évolution de la nature au fur et à mesure que l'on s'avance vers le coeur du mystère. Quel est ce phénomène ? Sans en dévoiler trop, disons que le phénomène observé, c'est le croisement de différents éléments naturels, minéral, végétal, animal, humain, et pas seulement physiquement. Cela donne l'occasion aux directeurs artistiques et préposés aux effets spéciaux de jouer à plein de leur imagination, avec pour but de nous créer un sentiment de malaise voire d'effroi de plus en plus prégnant. Cette gênance est une vraie réussite, si j'ose dire.

Les 20 dernières minutes, pour moi, sont très fortes. Mais il est impossible d'en dire plus sans dévoyer le coeur de l'histoire, le pot aux roses. Et c'est avec une grande frustration que je me tairais. Mais sachez que la fin est, pour moi, une pure réussite. Pas un twist, mais une conclusion forte, intense.