Pour le culte de Rhys Yfans
Dans la mesure du possible, j'essaie d'éviter les "je" dans les critiques mais je risque d'en laisser quelques-uns ici.
Ce film est quand même petite claque pour moi. Certes, une amoureuse de Shakespeare dans l'âme manque peut-être d'objectivité. Enfin, une amoureuse de ses mots... ou des mots de celui qui a écrit les pièces, qu'importe.
Marrant car dit comme ça, "amoureuse de Shakespeare", on aurait pu penser que ce film aurait démonté le mythe mais non, en fait... Parce que quand même, là Shakespeare n'est pas glorieux... un peu un profiteur qui ne se rend pas tellement compte de l'or qu'il a dans les mains. Seul l'or sonnant et trébuchant l'intéresse.
Et au final, qui est ici le personnage glorieux ? Qui est le personnage le plus génial, le plus prodigieux de cette histoire ? Mais c'est bien sûr l'auteur de ces pièces, Edward d'Oxford. Bon sang, que ce personnage est fascinant. On devrait élever un culte à Rhys Yfans, il est absolument magnétique dans ce film. Certes celui qui joue sa "version" jeune n'a pas la même classe, la même force... On peut mettre ça sur le compte de l'acteur (ça en fait partie, c'est évident) mais pas seulement. J'ai la faiblesse de penser que ça peut aussi être dû à l'évolution à la maturation de l'homme au fil de ses écrits. Peut-être que les scénaristes n'ont pas poussé si loin que ça. Qu'importe, l'idée me plaît et c'est comme ça que j'imagine le personnage en ayant vu le film.
Et finalement, concernant la thèse développée dans le film, ici point de doute sur l'auteur des pièces. L'objet du film n'est pas d'en débattre mais de raconter l'histoire d'un des auteurs hypothétiques des pièces, tout simplement. Pas de débat là (pour cela, d'excellents livres existent), c'est pas ce qui compte. Et histoire de ce comte est magistralement racontée et l'on se plaît à imaginer qu'elle pourrait tout à fait être digne d'une tragédie classique... comme celles de Shakespeare.