Le paroxysme de la perfection
VERSION 1:
PAR-FAIT !!
VERSION 2:
Quelque soit ma critique, elle sera une offense verbale à ce film.
VERSION 3:
Difficile d'être objectif quand ce film a réussi à nous transporter exactement à l'endroit où nous l'espérions, et même bien plus loin.
Je vais clarifier les choses une bonne fois pour toutes, Anonymous ne raconte PAS la vie de Shakespeare mais simplement la naissance de son "mythe", ce qui est tout à fait différent.
Après visionnage, votre conception de la personne de Shakespeare en sera fortement altérée, mais est-ce important? Absolument pas, car ce que vous aimez ce n'est pas Shakespeare, non, ce sont ses oeuvres ! Et c'est la seule chose importante à retenir.
L'histoire s'appuie sur la théorie selon laquelle William Shakespeare n'est pas l'auteur des pièces de théâtre auxquelles on l'a rattaché.
Anonymous donc, relate une partie de l'histoire d'Angleterre, notamment le moment où Shakespeare se fait connaître. À cette époque de nombreux enjeux politique font parler d'eux, notamment la succession d'Elisabeth Ière d'Angleterre. Deux clans (Clan Tudor et clan Cecil), fervents défenseurs de la reine, cherchent le meilleur parti pour la succession, seulement, les dits-clans se feront bataille. Et là où le clan Cecil prévoit déjà le déroulement futur, le clan Tudor va opter par la prise de pouvoir par les mots, les textes, la parole. C'est ainsi que débute la naissance du "Shakespeare que nous revendiquons tous".
Le film est une sainte perfection, les décors sont d'un naturel saisissant, jusqu'à avoir des planches de bois dans les rues pour permettre a la haute caste de circuler. Les costumes sont d'un ravissement à nous faire revivre littéralement des scènes d'époque. Les manières ont été adoptées à merveille par les acteurs jusqu'à la moindre mimique.Le jeu d'acteur n'aurait pu être plus convaincant, les acteurs sont nés pour jouer ce rôle et le rôle a été créé pour ces acteurs précis. Les discours et les dialogues sont tout simplement exceptionnels, forts en émotion, ils font mouche à chaque fin de phrase, de la voix magnifique du narrateur (Derek Jacobi) jusqu'aux dialogues dévergondés de la personne de William Shakespeare (Rafe Spall) et menés par une voix de maître par le majestueux comte d'Oxford, Edouard de Vere (Rhys Ifans).
Visuellement, le film possède un filtre qui rend l'image authentique et les effets spéciaux sont véritablement pittoresques. Quant à la musique, elle correspond parfaitement à l'ambiance qui nous offre une immersion plus que totale dans le contexte et la vie du film.
Même la réalisation est parfaite, le film jongle à merveille entre l'histoire actuelle d'époque, et le passé des personnages. Cette mise en scène pousse également notre analyse et notre réflexion pour mieux suivre l'histoire. Ces quelques passages, contrairement aux médisants, sont facilement identifiables (les personnages sont plus jeunes), en revanche la plus grande difficulté de reconnaissance des personnages réside dans leur apparence faciale, ils ont tous un bouc et une moustache, au premier abord, l'identification est difficile, mais on s'y fait vite du fait de leur rôle dans l'histoire.
Indéniablement, Roland Emmerich prouve qu'il est capable, en un temps record, du meilleur comme du pire. Et Anonymous restera selon moi une oeuvre digne des plus grands films jamais réalisés au monde.