C’est avec entrain que je me suis rendue en salle obscure pour découvrir la nouvelle palme d’or 2024. Avec hâte, enthousiasme et curiosité, me voilà confortablement installée dans une belle salle de ciné.
Le film est scindé en deux parties. La première oscille presque subtilement entre sexe, drogue et paillette; la deuxième se résume à une chasse à l’adolescent par des protagonistes dépassés par la bêtise de leur petit protégé. Au milieu de tout ça, une petite femme au caractère bien trempé, qui se distingue par son franc parlé, qui rêve secrètement de se sortir de sa condition d’escort-girl en flirtant avec cet adolescent (fils d’oligarque russe) qui lui promet mondes et merveilles à grand coup de billet et de bijoux hors de prix.
Une histoire somme toute banale, qui laisse une impression de déjà-vu. Je tiens à saluer la prestation des jeunes acteurs qui tiennent le film par leur talent et leur crédibilité artistique.
Cependant, une question me taraude, pourquoi la palme d’or ? Je n’ai pas passé un moment désagréable devant ce long-métrage, quoique un peu long sur certaines scènes. De mes yeux d’amatrice du 7eme art, je n’ai pas constaté de plans révolutionnaires ni d’originalité particulière.
Le personnage d’Anora ne se distingue pas par son intelligence, malheureusement, ce qui aurait pu donner une autre dimension en film, l’histoire de faire un pied de nez au monde qu’elle commence à côtoyer. Au contraire, par ses cris divers et les insultes qu’elle emprunte à chaque phrase du film, elle en devient presque agaçante. On attend qu’elle se réveille, mais cela n’arrive jamais.
Le film est en soit quelque peut fataliste. Les personnes ayant de l’argent, ont le pouvoir, et c’est tout. Les pauvres sont condamnés à rester dans leur milieu social, malgré les efforts fournis pour s’adapter. Encore une fois, une impression de déjà-vu.
Le film n’aboutît pas sur une grande remise en question de notre condition ni de nos vies. Il ne nous apprend rien de nouveau. Chacun reste à sa place, et cela est bien triste.