Si Anora, palme d'Or surprise de l'année, vaut pour ses péripéties et ses atours, la vivacité de son actrice principale et des seconds rôles (des hommes lâches le plus souvent), sa scène finale lui donnent tout son intérêt.
Malgré ses fragilités scénaristiques, ce film ouvre de belles perspectives sur l'élaboration de la position dépressive chez de jeunes adultes en mal de repères, dans leurs désirs, leurs rêves et projets de vie. Deux personnages d'horizons différents se rencontrent autour de leur organisation anti-dépressive : ne rien perdre, ne rien lâcher, tout combler et contrôler. Se risquer à aimer ? C'est risquer de réaliser son désir, mais aussi de perdre, voire de tomber. Entre love story et grande illusion, le film met à l'épreuve son jeune personnage féminin devant les méandres de la position dépressive : accepter de perdre, lâcher parfois, tolérer sa vulnérabilité, et même... pleurer.