Palmes d’or cette année à Cannes. De Sean Baker j’avais bien aimé Tangerine et The Florida Project. Cette Anora est bien dans la veine de ses prédécesseurs. Même style de mise en scène, même écriture un peu cru, chargé d’humour décalé et aux personnages atypiques auxquels on s’attache facilement. Comme pour ces autres films, il nous décrit de nouveau une certaine vision du rêve américain ou plutôt du cauchemar. On a parfois l’impression d’être devant un documentaire tellement certaines scènes sont réalistes. On est très vite pris par l’intrigue ici, d’une romance inattendue on glisse vers une nuit déjantée à la recherche du jeune marié. Le tout est fait avec une certaine virtuosité et un humour certain, qui nous fait passer un très bon moment. La distribution est aussi pour beaucoup dans la réussite de l’ensemble. Mikey Madison est formidable dans le rôle titre, une très belle révélation. Tous les seconds rôles sont parfaitement interprétés. Le tout navigue finalement vers quelque chose de doux amer, et on en sort ravi en ayant passé un très bon moment de cinéma. Je n’ai pas vu tous les films présents à Cannes cette année mais cette Palme d’or semble méritée. Un film plein d’énergie, rafraichissant, bien à l’image de son auteur et qui tranche avec la production américaine habituelle. Une bonne surprise.