Encore une fois Sean Baker dresse le portrait d'une travailleuse du sexe, tout comme il l'avait déjà fait dans.... ben en fait, dans presque tous ses films... "Anora" pourrait être résumé comme le "Pretty woman" que Martin Scorsese ou Tarantino auraient pu réaliser. Un scénario up and down, avec une première partie d'une romance euphorique, vraiment pompée sur "Pretty woman", avant que le retour de bâton arrive avec l'arrivée de la diaspora russe.
Mais là où Sean Baker se différencie des films mafieux, c'est qu'il ne va pas faire de cette deuxième partie une vraie descente aux enfers, avec ses classiques dérives (sexe, drogues, alcools, etc...), alors que tout converge en ce sens dans le scénario. Sean Baker utilise son personnage principale pour dépeindre une femme forte, qui n'a pas froid aux yeux et ne se laisse jamais abattre. Un personnage inattendu aux milieu des oligarques russes, qui donne lieu à des situations ubuesques dont on se délecte avec plaisir comme dans un film de Billy Wilder. Car on rigole énormément dans ce film, qui pourtant n'en est pas pour autant une comédie.
Enfin mention spéciale à l'écriture des personnages, qui sont tous excellents. Le moindre second rôle est travaillé et transpire l'authenticité. Personne ne se vole la vedette dans ce film qui partage un superbe casting.