Citation de Jean-François Collin d'Harleville
Une critique est par définition subjective car elle résulte d'un avis propre à son auteur, une critique est donc tout aussi intéressante pour comprendre une œuvre que son auteur. Il ne faut également pas oublier que chacun interprète le film comme il le souhaite et que cette version qui lui est propre est influencée par divers paramètres dont l'âge et la mentalité jouent un certain rôle majeur. Jusque là nous enchainons les lapalissades me direz-vous et à raison, mais si je vous ennuie avec cela c'est pour rebondir sur un question ma foie plus pertinente: "si chacun à sa version, tout le monde a raison ou tout le monde à tort (sauf un à la rigueur) ?", vous avez 3 heures. Il parait évident que cette question n'aura jamais de réponse, même si on peut tout de même voir quelques essaies intéressants.
Je suis sorti d'Antebellum perplexe...non plutôt exténué devant le macabre spectacle que je venais de voir. Le problème c'est que la personne qui m'accompagnait n'est visiblement pas sortie du même avis. C'est là qu'arrive l'une des plus grosse peur du critique: le hors sujet, celui qui ne respecte pas la vision des créateurs. Mais paradoxalement de ce que j'ai vu d'Antebellum j'espère me tromper, sur toute la ligne, qu'un petit con hautin ou qu'un critique bienveillant vienne me contredire dans les commentaires pour tenter de m'apprendre ce qu'est le réel but du film.
Pourtant ça commençait bien, voir même très bien. Un long plan séquence réaliser à la perfection et annonciateur d'une réalisation réussie (qui le sera d'ailleurs tout au long de l'histoire) mettant en place un décor parfait, guerre de sécessions et les champs de cotons dirigés par une armée de confédérés. Si on y ajoute la gestion de la lumière majestueuse et l'ambiance pesante on avait réellement de quoi taper dans un film sympathique au visionnage. Et ça aurait été le cas si au bout d'une vingtaine/trentaine de minute on avait pas basculé dans l'apocalypse.
Bon il y a beaucoup trop à dire sur les moments pour aller dans le monde réel alors on va y aller point par point
-Déjà on va pas se le mentir c'est beaucoup trop de vide et de bruit pour rien, rien que la scène avec sa famille on pourrait la simplifier avec un appel téléphonique et un gros plan sur une photo de famille. Mais surtout ce moment détruit totalement l'ambiance installée et franchement on s'ennuie à mourir, on attendait presque avec impatience le retour des tortures des esclaves ce qui est un petit peu contre productif.
-Et comme si ce n'était pas assez de casser l'ambiance on va aussi s'attaquer à l'écriture des personnages. Notre héroïne si charismatique est devenue "la femme parfaite" qu'on nous a survendu à l'overdose durant toute les scènes en famille. Et c'est sans parler de ses amis, notamment de la grosse qui se conduit de façon complètement intolérable et irrespectueuse tout du long mais qui n'est jamais punie (en un sens elle est même récompensée à le faire mais on y reviendra plus tard)
-Le racisme, avant tout rappelons que l'antiracisme ça ne veut rien dire et que le racisme n'a par définition aucunes origines ni couleurs. Je ne pense pas qu'Antabellum soit raciste, il est juste très mal géré. On sent qu'on force à mettre toutes les minorités pour faire "cosmopolite", fin tout le monde sauf les blancs qui sont (à part sa copine blonde) soi des larbins soi des connards et là ou ça passait à la guerre de sécession ça pose un réel malaise à l'heure actuelle surtout quand on opère un décalage. Et je dis bien que c'est l'idée transmise et non réellement "l'utilisation des couleurs" le problème, par exemple dans Black Panther on ne le retrouve pas avec une base pourtant assez similaire.
-Mais la chose la plus révoltante c'est sans doute le parallèle historique que je trouve con et dangereux, et ça c'est pas moi qui l'invente il est vraiment présent de façon explicite et implicite dans presque chaque scène. Je trouve en effet irrespectueux et grossier le parallèle honteux fait entre les esclaves de fin 1800 et les militants contemporains. Veronica vit dans le luxe, elle a l'avis publique de son coté et peut dire n'importe quoi dans un discoure on l’applaudit quand même (nan sérieusement,t c'est quoi cette conférence toute pourrie), on ne peut pas comparer la situation des noirs tués pour leur couleur de peau et les lapalissades d'une pleurnicheuse en manque d'attention. Si vous voulez parler de Racisme et de Féminisme et bien parlons en, parlons des femmes noirs en bas de l'échelle sociale, prise de haut par des femmes comme Véronica qui n'y voit un échec, ces femmes qui n'ont dans le système Américain pas de quoi nourrir soigner ou éduquer leur enfants qui resteront dans la même merde que leur mère. Oups, je crois que vos couilles se sont barrées, c'était peut être trop novateur pour vous. Et le pire c'est que cette haine superficielle est justifiée par le casting catastrophique qui place inconsciemment les blancs comme des méchants qui n'ont pas évolués depuis 200 ans. Donc la révolte de fin pour la liberté sonne vachement plus comme une déclaration de guerre aux blancs ce qui est juste débile mais on pourrait presque pensé que c'était prévu avec un titre comme AnteBellum (Avant la guerre). Et le pire dans tout ça c'est la fin ou on "détruit l'histoire" (la reconstitution), Vous tuez l'histoire car elle ne va pas dans votre sens. c'est normal de glorifier des héros militaires ou de mettre en œuvre des batailles pour se souvenir, pour que l'humanité avance. Mais vous vous vous en foutez que l'humanité avance, la seule chose que vous voulez c'est la guerre et l'humiliation des tyran d'un temps révolu.
Parce qu'Antaellum c'est ça, aucune paix, aucune rédemption, aucun pardon, juste de la bienveillance hypocrite qui cache une haine grandissante et une déconnexion totale avec la réalité
Le temps passe et peu à peu tout s'efface, la peine laisse alors place
à la haine