Présenté comme l’événement horrifique de la rentrée, « Antebellum », réalisé par les débutants Gerard Bush et Christopher Renz, s’inscrit dans la lignée des « Get Out » ou « Us » du prolifique Jordan Peele. Mais là où Peele excelle, Bush et Renz s’envasent complètement. Leur premier film se transforme rapidement en pétard mouillé.
Au départ, l’idée centrale du film était pourtant intéressante : une intellectuelle afro-américaine de premier plan se retrouve piégée dans une réalité cauchemardesque en plein cœur de la période esclavagiste américaine. Il y avait de quoi faire ! Mais les deux réalisateurs et scénaristes se sont visiblement contentés de cette bonne idée centrale, sans rien rajouter autour. La mise en scène est d’une pauvreté affligeante. Et côté horreur, le spectateur qui s’attend à avoir peur sera largement déçu.
Pire encore : les antagonistes (officiers sécessionnistes tortionnaires) sont tellement caricaturaux qu’ils perdent toute crédibilité. Dans les films de Jordan Peele, les « méchants » sont bien plus subtiles, bien plus intéressants. Ici, le développement des motivations des personnages est digne d’un vulgaire téléfilm. Personne n’a pris la peine de mettre en place la vieil adage : « pour faire un bon film, il faut un bon méchant ».
De plus, le découpage en 3 actes fonctionne mal puisque les vraies péripéties ne commencent qu’au début du troisième acte. Il faut donc attente plus d’une heure de film pour qu’il se passe enfin quelque chose. Et malheureusement, l’affrontement final n’est pas à la hauteur des attentes. L’ensemble manque cruellement de rythme et d’inventivité. Les plans finaux au ralenti (pour faire « épique ») sont totalement ridicules. Rien ne fonctionne vraiment. A éviter.