Anti Matter, c'est Pi en moins élitiste, et Primer en moins prétentieux.
Plus accessible, par conséquent. Peut-être trop, et puis après ?
On peut faire cérébral sans courber l'espace-temps (même s'il en est question ici).
Ce n'est pas fondamentalement original, ni intellectuellement renversant, mais ça construit joliment sa tension, ça brouille habilement ses pistes (bien que l'on n'apprenne pas à un vieux singe à faire la grimace) et ça exploite son thème avec une finesse comme on l'aime.
Le genre de films cheap réalisé par quelques personnes dans une cave, ou pas loin, avec des ordinateurs en pots de yaourts et des effets spéciaux en flash, mais qui déborde de générosité et de notes de piano.
Or moi, j'aime les notes de piano et les effets miroirs.
Le genre, aussi, qui ne sort pas au cinéma - et c'est déjà bon signe. Avec une conclusion parfaite jusque dans son tour de passe-passe.
C'est dire s'il va se manger des grosses tôles sur Sens Critique.