Trop c'est trop
Ayant vu le film à l'époque en avant-première, je me contenterai de dire que c'est une oeuvre démente: le fruit d'un esprit malade et dérangé en dépit de certains passages assez beaux noyés hélas...
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le 15 août 2011
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La langueur extatique de l'introduction, sa beauté surannée nous plonge immédiatement dans cet OVNI signé Lars Von Trier et résume ce qui va suivre : du pornographique au sens littéral d'une « représentation complaisante de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique », l'amour passionnel et sauvage face à la vie et la mort ...
Nous suivons l'itinéraire sordide et sombre d'une patiente et son thérapeute/mari dans un travail mécanique et médicinal du deuil, la quête intrinsèque de l'oubli et de la rémission des pêchés par le sexe et la violence. La douleur sourde crie à pleins poumons, nous remplit d'une sensation étrange, prise au piège entre le dégoût et l'empathie.
Volontairement chapitrée, la narration rend l'empathie plus évidente, les sentiments plus forts, le réel plus prenant malgré cette ambiance surnaturelle. L'esthétique est sublime, techniquement accomplie, l'oxymore entre une musique puissante et de longues périodes de silence contribue au continuel climat malsain.
L'angoissante atmosphère brumeuse d'Eden s’égrène sous le lourd brouillard d'un songe, la cabane dépouillée hurlante des frustrations, pulsions et tentations, cette forêt mousseuse et bombée théâtre des maux, où plane une angoisse mystique. Ce Jardin d'Eden est le terrain de jeu de Satan, son Jardin des peines, sapant la vie et la naissance par la mort et le chaos, la mère abandonnant son enfant, la biche créant la vie, la Nature profondément injuste la reprenant ... Une dualité s’instaure entre l’éphémère intermède de l'existence face au pouvoir de la nature rythmée par une surenchère de violence très nauséeuse, la performance spectrale d'une Charlotte Gainsbourg possédée. Une frontière mince entre réel et imaginaire se dessine, un film sans explication pour un spectateur désappointé pour un trouble artistique désarçonnant.
"Le gland tombe , crie , meurt ..."
Créée
le 17 juil. 2018
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