On peut se poser la question de comment une bande d'attardés a pu avoir autant d'argent pour faire un documentaire aussi bien foutu, avec aussi peu de crédibilité. Certains voient dans ce genre d'entreprises une formidable manière de construire des mythes fondateurs qui puissent redorer le "blason" des banlieues et rassembler cette jeunesse "tellement stigmatisée" ... Mais il faut savoir que dérrière les apparences, voulant que ce documentaire cousu de fil blanc et fait de tissus de mensonge, cache une toute autre réalité.
S'il semble s'adresser à des jeunes en perdition pour qu'ils puissent être fiers de leur grands frères les chasseurs de skinheads, il n'est en fait que la mise en scène d'un vieux fantasme bobo, eux qui comme exotisme, ne vont pas chercher plus loin que de l'autre côté du périf. Ils y voient comme la vengeance des populations opprimés contre les quelques dizaines de représentant de la menace brune.
Pourtant, si le phénomène de violence skinhead n'avait que peu d'empleur (mais violence qui reste néanmoins révoltante) , emplifiée par les médias affamés (exepté sur les quelques malheureux keupons anarchistes érrant dans la capitale) on observe aujourd'hui que les violence intra-muros sont plus le fait de jeunes à capuches que de bandes de crânes rasés. Là s'impose naturelement une question. Y a t-il une violence plus légitime qu'une autre ? Et si oui, faut-il la glorifier ? Il est vrai qu'il y a aujourd'hui des violences plus politiquement correct que d'autres mais de là à en faire un documentaire élogieux... En fait ce qui me dérange le plus dans ce documentaire fictionnel, c'est sans doute qu'il est le récit de l'éradication d'une violence, pour l'instauration d'une autre qui ne vaut pas mieux.
Et ceux que j'entend déjà crier au fascisme sans qu'ils ne prennent la peine d'y réfléchir (ce qui est selon moi une methode trop totalitaire pour pouvoir donner des leçons d'anti-fascisme) doivent être bien loin de tout ça pour voir dans Antifa quelque chose de positif.