Sex Exposure
Symptomatique de la folie "Sono Sion" cet Antiporno figure indiscutablement parmi les grandes réussites formelles du réalisateur nippon. Déviant, cocasse et dérangeant le dernier Sono s'ouvre sur la...
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le 8 sept. 2016
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Symptomatique de la folie "Sono Sion" cet Antiporno figure indiscutablement parmi les grandes réussites formelles du réalisateur nippon. Déviant, cocasse et dérangeant le dernier Sono s'ouvre sur la Barcarolle des Contes d'Hoffmann, avec une scène d'ouverture tout à fait renversante. Autant le dire tout de go : balancer du Offenbach avec autant du virtuosité, en prenant soin d'épouser adéquatement les images, relève pratiquement de l'indécence... à croire que le cinéaste possède le don d'inventer pour chacun de ses films une scène emblématique, magistralement accompagnée d'une musique du grand répertoire ! Ainsi Love Exposure avait Beethoven et sa superbe Septième Symphonie, Guilty of Romance Mahler et sa Cinquième ou encore Himizu son Requiem selon Mozart...
Démarrant comme un huis-clos grotesque ultra stylisé semblant tourné et raconté sur une durée homogène et ramassée Antiporno dérive dans son second tiers vers une toute autre forme narrative : Sono Sion met alors en abyme son propos, faisant d'un petit pink savoureux mais limité une satire de l'industrie pornographique somme toute assez édifiante. A grands renforts de chapitres interchangeables s'imbriquant les uns dans les autres le cinéaste convoque à son imaginaire les ficelles scénaristiques d'un Takashi Miike ou d'un Satoshi Kon ( on pense un peu à Audition, énormément à Perfect Blue...) ; il pousse visiblement ses comédiennes vers des chemins pour le moins extrêmes et aventureux, conférant à son métrage une énergie particulièrement prégnante.
Antiporno traite, sur le mode de la parodie, d'une sexualité à priori bridée et finalement cathartique, questionnant l'identité sexuelle de son héroïne avec une perversité réellement assumée. Sono Sion n'a que faire du bon goût et de l'ordre établi, privilégiant l'amoralité et l'effervescence de son style. Certaines choses fonctionnent moins bien que d'autres ( le canon de Pachelbel, l'écriture dialoguée un brin redondante ) mais l'ensemble est suffisamment authentique et généreux pour inciter à sa découverte. La séquence finale, orgie chromatique renvoyant à certaines fulgurances de Guilty of Romance, est le point d'orgue idéal d'une Oeuvre résolument moderne et prolifique. J'ai beaucoup aimé.
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le 8 sept. 2016
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18 j'aime
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