Sex Exposure
Symptomatique de la folie "Sono Sion" cet Antiporno figure indiscutablement parmi les grandes réussites formelles du réalisateur nippon. Déviant, cocasse et dérangeant le dernier Sono s'ouvre sur la...
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le 8 sept. 2016
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Pour celles et ceux qui voudraient se faire une idée de ce film avant d'aller le voir, disons qu'il s'agit d'un savant mélange de Pinku eiga, de Réalité et de vidéo d'art contemporain. Si les délires japonais et les métaphores filmiques façon David Lynch provoquent chez vous nausées et poussées d'urticaire, passez votre chemin. Sinon, je vous invite à ne pas lire la suite de cette critique afin de garder intact le plaisir de la découverte, et à aller voir le film.
A première vue, il serait tentant de résumer Antiporno à une succession paresseuse de scènes WTF sans cohérence, mais le dernier film de Sono Sion est bien plus que ça. Non content de satisfaire la commande de la Nikkatsu, qui lui avait demandé de réaliser un pinku eiga pour relancer le genre, il la détourne également avec brio. Car si le film contient le lot de filles nues et de scènes érotico-fétichistes requises dans le cahier des charges, Sono Sion livre surtout un pamphlet féministe assez virulent.
Attention, la suite du texte spoile un peu.
L'héroïne, Kyoko, est une jeune femme qui quitte le monde de l'adolescence pour passer à celui des adultes. Toute l'idée du film repose sur sa quête d'identité au sein d'une société patriarcale où le sexe est tabou dans la vie publique mais où tout est permis dans la vie privée. Que doit-elle faire pour exister ? Doit-elle être dominante ou dominée ? Doit-elle être une "salope" ? Doit-elle perdre au plus vite sa virginité ?
Toutes ces questions sont traitées très intelligemment par le réalisateur, notamment via une mise en scène minimaliste au sein d'un décor qui évoque l'installation artistique. L'accent est porté sur les personnages et leurs relations qui changent sans arrêt grâce à des twists scénaristiques pas forcément originaux mais très bien utilisés dans ce contexte.
En résumé, Antiporno est une réussite qui porte bien son nom. C'est littéralement un "anti-porno" qui met en avant son personnage principal et ses doutes sur sa vie, et qui questionne le rapport à la sexualité des japonais.
Conseil personnel : portez une attention exceptionnelle au tout premier plan du film.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste L'Étrange Festival 2016 - XXIIème édition
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le 8 sept. 2016
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