A l'heure où papa Cronenberg semble s'enfoncer dans un cinéma non plus organique mais de plus en plus intellectuel, voilà que nous arrive le fiston, Brandon, qui, pour son premier long-métrage, nous entraîne dans une société proche de la nôtre où monsieur et madame tout-le-monde peuvent désormais s'injecter les virus contractés par leurs stars préférées, en vue d'une communion ultime.
S'appropriant les thématiques chères à son père, qu'il s'agisse des dérives de la science ou de sa fascination pour la chair en pleine mutation, Brandon Cronenberg accouche d'une parabole intrigante et dérangeante sur la célébrité et le star-system, s'interrogeant sur le rapport à la fois complexe et pervers qui unie une personnalité publique à ses fans, ici prêts à tout afin de s'en rapprocher.
Peignant un univers glacial et clinique rappelant forcément les premiers films du père, Brandon Cronenberg parsème son premier essai d'excellentes idées et a le mérite de tenter de secouer le spectateur mais peine malheureusement à susciter une véritable émotion malgré l'interprétation fiévreuse de Caleb Landry Jones, sacrée gueule rappelant le Brad Dourif des débuts.
Prometteur dans sa première partie, "Antiviral" fini par se mordre la queue et par perdre une grande partie de son identité, tournant méchamment en rond et ne proposant qu'une redite du cinéma de David Cronenberg mais n'en reste pas moins une oeuvre intéressante et inconfortable qui mérite sincèrement le coup d'oeil.