Les Valkyries chevauchent le vent !
Une légèreté éphémère pèse sur un village vietnamien.
Les enfants d'une école y chantent gaiement lorsque soudain, gronde au loin une nuée d'hélicoptères des troupes américaines.
Les frelons noirs américains, équipés d'installations sonores à leurs bords, sonnent déjà le glas de l'affrontement venant. Le thème musical choisi par le Lieutenant Colonel Bill Kilgore (Robert Duvall) n'est pas des moindres car il s'agit de 'La Chevauchée des Valkyries', du compositeur Richard Wagner venu s'inviter aux feux de guerre.
Le son puissant et vengeur pousse définitivement les troupes au cœur des ténèbres...
Colonel Walter E. Kurtz must die
Martin Sheen interprète le rôle principal du jeune Capitaine Willard, missionné secrètement par ses hauts supérieurs pour retrouver le Colonel Walter E. Kurtz (Marlon Brando), déserteur fou menant des opérations aux méthodes malsaines dans le conflit américano-vietnamien.
Objectifs de cette mission secrète :
– Pister et infiltrer le groupe de franc-tireurs du Colonel Walter E. Kurtz
– Éliminer le Colonel Walter E. Kurtz
Durant cette quête militaire, le Capitaine Willard, ne pourra s'empêcher de lire studieusement le dossier complet du Colonel Kurtz, afin d'y déceler dans son parcours un début de raison de sa désertion.
« Il aurait pu être Général, mais préféra faire cavalier seul, mais pourquoi ? »
L'opéra cinématographique de Francis Ford Coppola
Le film est véritablement une œuvre d'art-total, une peinture mouvante par l'esthétisme apporté par la réalisation de Francis Ford Coppola.
Le visuel napalméen est d'une beauté et d'un effroi, la chaleur des feux de guerre traverse véritablement notre écran, et l'entrée en matière du film embaumée par le titre The End du groupe The Doors nous plonge directement dans un recueillement contemplatif.
Et comment ne pas évoquer cette cavalerie de rapaces noirs arrivant sur le delta vietnamien qui sera à tout jamais une scène culte du cinéma par son visuel napalméen, sa musicalité wagnérienne et son phrasé duvallien.
L'originalité de ce film de guerre, en comparaison avec ces camarades du genre, est la distance systématique mise entre nos cinq protagonistes et l'ennemi invisible de la jungle.
En effet, au moyen d’un patrouilleur, l'équipage de Willard remonte le fleuve jusqu’au plus profond de la jungle et, à l'évidence, les rives du fleuve sont les barrières vitales à ne pas franchir pour nos missionnés américains.
Ne jamais quitter le bateau sauf pour aller jusqu'au bout...