L’œuvre absolue de Coppola, river-movie hallucinogène, sombre et envoûtant nous entraînant au cœur de la jungle vietnamienne et au plus profond de la folie humaine.
La musique des Doors se fait entendre et la fresque inquiétante du cinéaste s’ouvre comme elle se refermera, sur un Martin Sheen en transcendance incarnant l’esprit du film tel un fantôme dont il serait le double.
Sous la caméra irrévérencieuse de Coppola né le mélange du réel et de l’irréel, de l’épique et de l’absurde, de la grande Histoire et de la petite, de la lucidité et de la folie, de l’humain et de l’inhumain. Et toujours, en fil rouge, le bateau s’enfonce au plus profond, aspiré, avalé par le fleuve dans une langueur hypnotique. Car c’est là-bas, dans les entrailles de la jungle, aux confins de la Terre et de la raison, que se terminera la quête initiatique du capitaine Willard.
Une œuvre majeure et démesurée sur la folie humaine, la guerre et son absurdité, magnifiée par sa direction artistique autant photographique que musicale. Quand le génie expérimental devient le phare dans la nuit.