LE film sur la guerre du Viêtnam... Et un redoutable chef d'oeuvre qui dut mettre Stanley Kubrick à genoux et/ou comment l'Amérique du débuts des Seventies menait une guerre perdue d'avance, comme on s'avance pour jouer un dernier coup à Las Vegas.
Le plus troublant dans ce film, que je recommande chaudement pour les jeunes générations, c'est l'ironie du film, l'impression de flottement latente, de tension spatiale et psychotique, associée à des scènes marquantes, fulgurantes, et d'une beauté à couper le souffle ( je pense ici à Robert Duvall en colonel "va-t'en-guerre", génial en surfeur obsessionnel qui bombarde un village Viêtcong pour s'offrir un spot de surf...Ou comment les pires atrocités d'une armée gonflée d'orgueuil et de la naiveté de ses soldats se confronte à un rappel du mode de vie Américain.
Le tournage fut épuisant pour Coppola, qui perdit 17 kilos et gagna une rallonge des studios pour finir ce film-monstre, il obtint la Palme d'or à Cannes, malgré la réticence extrême de Françoise Sagan ( Présidente du Jury en 1979 ) ressentais pour ce film cerveau, ce film malade, ce diamant vert et noir dans la carrière du Maestro Coppola.
Le plus beau rôle de Martin Sheen, le plus étrange ( et personnel ) pour Brando, et une apparition remarquée d'Harrison Ford au début du film.
UN " film-monstre " que tout cinéphile se doit de revoir dans cette version restaurée et impeccable.
Intemporel et inévitable film. Les années 70's furent décidemment, pour le cinéma américain indépendant, une décennie royale...