A la conquête de la technologie...

Si je ne devais garder qu'un seul film qui se déroule "Far, far away", ce serait bien évidemment "Gravi...". Non, vous voulez rire ? "Apollo 13" bien-sûr ! (Mon avis sur "Gravity" est tellement impoli que je vais m'abstenir sur un site aussi grand public que celui-ci.)

Reprenons. J'ai un vice caché, un affreux secret de polichinelle : je surkiffe les histoires de conquête spatiale. Au point que j'ai tout mis en œuvre pour rencontrer un VÉRITABLE astronaute. J'ai réussi, mais ça, c'est une autre (glorieuse) histoire que je place sur le podium des "Trois meilleures aventures de ma vie en rapport avec les étoiles, les astres et les nuées d'astéroïdes " (pour les autres, ce sont des affaires classées secret défense que je ne révèle qu'ivre morte).

Ainsi, forte de ma passion jamais démentie, j'ai regardé "Apollo 13". D'abord, j'ai essayé de le regarder en DVD. Par un malheureux hasard, il était rayé avant même que je ne l'utilise. Je n'ai donc pendant de longues années jamais pu dépasser la trentième minute (approximativement, même si sur le moment je vous jure que j'étais capable de vous donner mon score à la seconde près, tellement j'enrageais).

Régulièrement, je tentais de le regarder de nouveau, espérant probablement un miracle, ou au moins qu'à force de persévérance je serais récompensée, je ne sais pas, par l'esprit clément, sage et sûrement admiratif du DieuVD qui veille sur nos âmes). Mais non, ça ratait systématiquement. J'aurais peut-être pu le racheter, mais j'avais beaucoup trop la haine devant le film récalcitrant pour cela, et évidemment, il n'a jamais traversé mon esprit pur de le télécharger (à une époque où l'astuce pour le faire s'appelait "La Mule", j'en faisais une belle tête, cela dit).

Le film est donc devenu une espèce de mythe pour moi, un Graal que je ne toucherais peut-être jamais du bout des doigts, mais qui m'aidait à rester forte lorsque je voyais des daubes à la chaîne : car oui, si j'étais abreuvée de nullités, j'avais, chevillée au corps, la belle certitude qu'une pépite restait encore à découvrir, ce qui suffirait - à n'en pas douter - à racheter mon salut cinématographique.

D'expériences avortées en visionnages mutilés, j'ai fini par réussir à sauter le pas. L'épilogue est apparu sous la forme d'un prêt. Incrédule, j'ai commencé le film, persuadée qu'à la trentième minute, quelque chose allait se passer. Une coupure de courant, un bug informatique, n'importe quoi qui prouverait que mes échecs nombreux et répétés dans l'existence étaient dus à une évidente malédiction.

J'ai retenu mon souffle, touché du bois, je sentais bien que je vivais un moment historique. J'aurais voulu avoir plus de temps devant moi, préparer le moment, me mettre en conditions, mais non, on y était, l'instant de vérité était arrivé.

A la seconde fatidique, le film a continué, comme si de rien n'était. Pas de clin d’œil appuyé de Tom Hanks comme pour dire "We did it ! Together !!". Pas non plus de ligne de dialogue qui sonnerait comme une sentence définitive. Rien que l'espace, le film, Tom, mes bras tombés sous le canapé et moi.

Vous comprendrez qu'il me faudra un second visionnage en bonne et due forme pour émettre un avis autre que "Ce film est formidable (car en vrai il a une fin)" ou encore "Bravo pour la performance (de ce DVD qui fonctionne)".

PS : Je crois que le disque défaillant a fini dans une caisse de jeu de piste au fond des bois en plein coeur de la Haute-Loire. Paix à son âme, joie et félicité à la mienne.
HomoFestivus
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste On est carrément mieux dans son fauteuil, là !

Créée

le 30 sept. 2014

Critique lue 351 fois

1 j'aime

HomoFestivus

Écrit par

Critique lue 351 fois

1

D'autres avis sur Apollo 13

Apollo 13
Ugly
7

Spacio-drame

Houston, nous avons un problème ! Cette phrase désormais mythique et devenue même proverbiale, plonge le spectateur dans l'un des épisodes les plus éprouvants de la conquête spatiale. L'Amérique...

Par

le 1 mai 2017

28 j'aime

9

Apollo 13
yavin
8

De la Terre à la Lune. A la Terre.

A l'heure où tout n'est plus que sarcasmes, invectives et méchanceté gratuite sous prétexte que c'est cool et tendance, Apollo 13 idéalise l'histoire et génère l'émerveillement face à l'incroyable...

le 8 mai 2010

16 j'aime

2

Apollo 13
Samu-L
7

Hollywood, on a pas de problème!

Ron Howard après avoir débuté sa carrière comme acteur dans la série culte Happy Days s'est reconverti assez rapidement en réalisateur et s'est imposé comme un des yesmen les plus compétent de...

le 3 janv. 2021

12 j'aime

1

Du même critique

Le Rite
HomoFestivus
3

Déjà le titre est obscur...

Je sors de la séance de ciné, et je le dis tout net : j'ai pas du tout aimé ce film ! C'est un peu comme si le réalisateur s'était dit : "alors, comment ça marche un film d'exorcisme ?" et il nous...

le 12 mars 2011

15 j'aime

14

Gremlins
HomoFestivus
7

La Métaphore de l'enfant-roi ?

Je revois très régulièrement ce film pour sa principale qualité : la musique. Je trouve formidablement astucieuse cette idée d'un double thème, l'un pour le mode Mogwaï, avec son intemporelle...

le 27 mars 2011

15 j'aime

2

Rock
HomoFestivus
9

Depuis le film je manipule avec prudence les petites boules vertes du lave-vaisselle...

Bon, ok, 9/10 quoi. Peut-être un peu trop mais on se positionne sur un créneau hyper tendu, à savoir du Mickael Bay ! D'où l'idée de trancher dans le vif avec une note scandaleusement élevée ! J'ai...

le 14 mars 2011

12 j'aime

1