Je revois très régulièrement ce film pour sa principale qualité : la musique. Je trouve formidablement astucieuse cette idée d'un double thème, l'un pour le mode Mogwaï, avec son intemporelle chansonnette fredonnée par Gizmo, et l'autre pour le mode sale bête (tatatata tata, tatatata ta...) ! C'est presque excitant que d'entendre se profiler soigneusement et presque insidieusement ce second morceau progressivement, qui finit par gonfler, grossir puis éclater en marche glorieuse lorsque les monstres prennent le dessus. Mention spéciale au générique de fin, qui nous propose la musique en entier, avec couplet et tutti quanti.
Je crois déceler dans ce film, outre son aspect divertissant, un genre de parabole qui nous enjoindrait à nous méfier des enfants, enfin, du laxisme de l'éducation des enfants ; la métamorphose du gentil nouveau venu aux yeux ronds comme des gobilles en gros truc encombrant et mal élevé, voilà ce qui arrive quand on cède aux caprices du tout-petit : le ravissant chérubin se transforme en bestiole incontrôlable et obscène...
Le vieil asiatique dit ainsi à Billy et à sa famille : "avec Mogwaï arrivent grandes responsabilités"... et il ajoute "un jour peut-être vous serez prêts". Car il en faut de l'énergie pour empêcher ces petites peluches de contourner les règles élémentaires : les empêcher de se goinfrer lorsque minuit a sonné ("on ne fouille pas dans le frigidaire, on ne mange pas de cochonneries sucrées"), de s'asperger d'eau à tout-va (quoique sur ce point le pré-ado semble plutôt réticent : vous avez déjà vu des jeunes entre 12 et 15 ans aimer prendre une douche ?), de s'exposer à la lumière vive ("mets de la crème solaire, tu va "attraper" un cancer de la peau")...
Bref, la formation du mini-couple entre le jeune naïf et la demoiselle candide semble également aller dans ce sens : ces deux-là ne sont manifestement pas prêts à enfanter ! En même temps, quand on voit comment ils gèrent un Mogwaï, et les conséquences qui en découlent, on ne peut que leur conseiller de se prémunir contre une grossesse anticipée et accidentelle...
Le film me paraît donc teinté d'une sorte de morale en filigrane assez décelable, à savoir, "prenez la pilule si vous ne voulez pas devenir fille-mère". Le planning familial pourrait peut-être acheter quelques exemplaires du DVD, ça changerait des brochures un peu sordides avec illustrations détaillées sur la mise en place du préservatif féminin...
Je vais trop loin ou ça tient la route ?
HomoFestivus
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le 26 mars 2011

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HomoFestivus

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