- Ecoutez Monsieur, il y a trois règles que vous devez suivre.
- Oui, et quels sont ces règles ?
- Ne l’exposez pas à la lumière, il déteste la lumière brillante, surtout celle du soleil, ça le tuerais. Ensuite, tenez le éloigné de l’eau, ne le mouillez pas. Mais la règle la plus importante, la règle que vous ne devez jamais oublier, même si il pleure, même si il vous supplie, ne jamais, jamais lui donner à manger après minuit. Vous avez compris ?
- Oui oui, tout ce que tu veux. Je te remercie, et je te souhaite un joyeux noël !
Quatrième journée de chaleur ardue et il fait toujours plus chaud. Dans l'attente que cette étouffante après-midi trouve la fraîcheur de la nuit voici un nouveau plan canicule. Surtout gardaient les lumières éteintes et l'eau à disposition avec de quoi suffisamment manger jusqu'à au moins minuit. Bonne lecture !
Le samedi 29 juin 2019 température 43 degrés, critique 4/6 "Gremlins".
Gremlins est une oeuvre culte de mon enfance datant des années phares du cinéma. Même si visuellement le film a un peu vieilli il reste un superbe couplet symbolique d'une génération à laquelle j'appartiens. C'est pourquoi je me fais un réel plaisir de vous le présenter.
Signé Joe Dante et produit par le grand Spielberg (rien que la il y a de quoi être curieux) même si ce n'est pas lui qui est derrière la caméra on voit que Spielberg fait partie de la distribution de par cette technique de réalisation très similaire de son style. Les clins d'oeil sur ses propres oeuvres sont nombreux on retrouve du E.T, Indiana Jones, Rencontres du troisième type... Une chose est sûre Dante et Spielberg ont du bien s'amuser.
Les références ne s'arrêtent pas là, on est bien loin du compte ! Cette oeuvre est un véritable fourre tout en clin d'œil avec plus de 80 films. Une ode au cinéma fantastique et pas que !
La vie est belle, Retour vers le futur, La Quatrième dimension, Orca, Freddy Les Griffes de la nuit, The Thing, Hurlements, L'Invasion des profanateurs de sépultures, Blanche-Neige et les sept nains, Planète interdite, La machine à explorer le temps, Casablanca... Tant de titres dans une seule oeuvre c'est assez dingue et force le respect.
Ce grand classique réussi avec les honneurs à être l'un des premiers films d'horreur familiale du genre. Une approche rare à l'époque qui je pense à certainement dû être le moteur de motivation des deux réalisateurs. Une nouvelle proposition horrifique symbolique vu qu'elle s'adresse d'abord à une famille. Malgré le format familial les moyens sont mis pour faire peur à travers differentes scènes chocs diluées par un humour décalé fonctionnel. Une bonne combinaison bien équilibrée qui ne décrédibilise jamais le récit.
Lorsque j'étais gosse ce long métrage me faisait bien flipper je peux vous assurer que les lumières étaient souvent allumées dans ma chambre la nuit. Vous rigolez mais certaines séquences étaient réellement marquantes par la violence dégagée surtout pour des enfants.
La fameuse scène de la cuisine où la mère de Billy se retrouve confrontée aux Gremlins en mode Sarah Connor version reine de la cuisine est un parfait exemple. Un passage violent et démonstratif où la mère de foyer fait du sale en prouvant qu'elle est la maîtresse des fourneaux. Certainement mon moment favori !
Le fameux plan où le professeur Glynn Turman, se fait dévorer la main pour finir avec une seringue plantée dans son derrière est également pas mal dans le genre.
Joe Dante pousse le bouchon loin jusqu'à s'en prendre à une figure emblématique et mythique, le ''Père Noel'', lui aussi victime des Gremlins se faisant dévorer en souffrance jusqu'à le voir supplier de l'aider. Un tel acte pour des gosses n'est pas anodin du tout, de plus proposer un tel format durant la fête de Noël faut reconnaître que c'est très culotté. Une audace qui aura fortement payé.
En cela le récit est cruel et fort heureusement certain moment totalement décalé sont là pour désacraliser toutes ces violences avec des scènes drôles à souhait. Une de mes préférées étant celle où les Gremlins viennent chanter devant la maison de la vieille peau Mme Deegul où elle se retrouve à faire du saut en longueur avec son fauteuil.
Les p’tits chanteurs de Noël... Je déteste les p’tits chanteurs de Noël ! Toutes ses voix de faussets qui ne sont que de la graine de drogués ! Je vous avais prévenu sales morveux !
Un pur bonheur !
La séquence du bar est également marquante dans sa légèreté avec des Gremlins bourrés dont un livrant une partition de danse directement inspirée de Flashdance.
Le film se révèle efficace dans la construction de son scénario se focalisant brillamment sur le concept et le background de petites vilaines créatures qui deviendront rapidement parmi les plus connus du monde cinématographique. Une création super-originale amenant une réelle authenticité dans le monde horrifique.
La mise en scène est intelligente proposant plusieurs cadres différents s'adaptant parfaitement à la situation. Quand une séquence traite d'un moment flippant les plans sont plus fixes et serrés et lorsqu' il s'agit d'instant plus léger ils se retrouvent plus larges dans sa composante.
Les effets spéciaux ont certes pas mal vieilli mais restent encore de bonnes factures, surtout qu'ils datent de plus de 30 ans ce qui en soi reste pas mal du tout quand on voit le résultat. Les effets sont en majorité en animatronique et sont vraiment bien faits sauf pour quelques-uns où faut le reconnaître on voit qu'il s'agit de marionnettes.
Le mieux conçu est bien entendu Guizmo le gentil Mogwai qui paraît tellement réel, il est attachant et vraiment kawaii. D'une douceur sans failles, ami fidèle il en demeure pas moins et indépendamment de lui un être dangereux aux lourdes conséquences si on ne prend pas bien soin de lui.
Avec Mogwaï, arrive beaucoup de responsabilités.
Son alter égaux et antagoniste le chef des Gremlins celui à la mèche de cheveux blancs est superbement mis en scène. L'affrontement final entre lui et Billy est d'une sacrée violence et d'une technique de mis en scène redoutable. Un duel à mort à la tronçonneuse, arbalète, batte de base-ball, revolvers...
Une qualité bien évidente vient de son nombre de scènes et de répliques culte.
Le casting quant à lui est bon proposant de bon acteur tenant leurs rôles sans fausse note. Que se soit Zach Galligan (le héros Billy), Kenneth Tobey, Phoebe Cates, Hoyt Axto ou encore mon préféré, mon icône de lorsque j'étais gosse "Corey Feldman" (les Goonies, Génération perdue...).
Vient enfin la BO indémodable de Jerry Goldsmith qui signe ici une bande originale endiablée, connu de tous et qui colle parfaitement à ce film dans une tonalité loufoque et violente.
CONCLUSION:
Gremlins est conçu avec les plus grands soins par des pointures comme Joe Dante et Steven Spielberg nous livrant une superbe proposition qui aura su traverser le temps pour devenir une oeuvre culte dont beaucoup de cinéaste s'inspire encore. Un conte noir de Noël qui n'hésite pas à nous sortir du cadre conventionnel à coup de réelle surprise !
Douce douce nostalgie d'un film qui ne fait que se bonifier dans le temps.
Alors, si votre climatiseur ou votre machine à laver sautent, si votre magnétoscope tombe en panne, avant d'appeler le réparateur, allumez toutes les lumières, ouvrez les placards et regardez sous tous les lits. Parce qu'on ne sait jamais. Il se pourrait qu'il y ait un gremlin chez vous.