La spirale du mensonge
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le 6 oct. 2020
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Remake américain d’un film allemand, Wir Monster (Monstres Ordinaires en France), présenté pour la toute première fois à l’occasion du Festival International du Film de Toronto en 2018, et sortie le 6 octobre 2020 sur Amazon avec la collection de 4 films « Welcome to the Blumhouse » produit par Jason Blum, The Lie nous raconte l’histoire d’une famille qui essaye de dissimuler le crime commis par leur fille, qui a tué sa meilleure amie. Ecrite pour l’écran et réalisée par Veena Sud.
Après la critique sur Black Box, un autre film de la collection Blumhouse sorti le même jour, il fallait s’attaquer à la critique de The Lie. Autant le dire tout de suite, le long-métrage est beaucoup moins intéressant, que ce soit sur la mise en scène, les personnages, où même le récit. Ce n’est pas non plus une catastrophe cinématographique.
Tout d’abord, le lien entre le père et la mère est plutôt bien travaillé. On les voit, petit à petit, tomber dans une spirale de mensonges, construit par eux-mêmes, qui pourrait tôt ou tard les condamner. Le ton dramatique est dosé et n’est pas du tout surchargé. De plus, cet aspect donne lieu à de solides performances de la part du duo Mireille Enos-Peter Sarsgaard. Joey King, par contre, même si elle fait le taf, n’a pas eu la même chance que les autres acteurs, car son personnage même ne la donne pas beaucoup de liberté pour véritablement s’exprimer.
La réalisation est plutôt classique pour le coup, elle ne brille pas forcément, il n y’a pas de plans, ou de cadrages qui vont vraiment ressortir du film. Veena Sud va exploiter au minimum les décors quelques peu cubiques de la maison, c’est plutôt dommage. Les lumières et la colorimétrie, pareil, c’est classique, c’est un film qui se passe en hiver, donc attendez vous à un rendu de l’image à dominante froide et peu saturé en couleurs.
The Lie est estampillé horreur, or que rien, absolument rien, ne s’y prête au genre. La tension y est quasiment absente, les scènes anxiogènes inexistantes… La violence y est présente, mais en très petite quantité. Le film fonctionne clairement comme un drame familial.
Enfin, l’histoire n’est vraiment pas captivante. Non pas que le scénario soit extrêmement mal écrit, mais rien ne permet au spectateur de vraiment se connecter au film. Bien que la dynamique entre le père et la mère soit intéressante, rien ne me permet de ne m’attacher aux personnages en général, ils sont froids. Kayla manque cruellement de profondeur, c’est vraiment difficile de s’attacher à elle. Puis, le déroulé de l’intrigue est tristement classique, et fait l’erreur de montrer un peu trop d’indices, qui donneront une idée assez précise du climax en une vingtaine de minutes. Du coup, on est devant le film en regardant comment le récit va s'amener vers la fin. Et c’est plutôt ennuyant et assez long, malgré les 1h35.
Malgré un duo d’acteurs aux performances de haute volée, The Lie est froidement classique, prédictif, et pas assez captivant.
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le 9 oct. 2020
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