Logical wrong
La raison humaine à l’épreuve de l’irrationnel amoureux. Tel pourrait être la vaste thématique qui unit la majorité des projets de Kaufman, du scénario d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind (un...
le 7 sept. 2020
119 j'aime
23
Voir le film
Eh bien, c'est rare que le titre d'un film reflète mon ressenti. Arrivé à la fin, je me demandais ce qui s'est passé vraiment avec Je veux juste en finir. C'est un film qui trouble, qui bouleverse ton cerveau bien comme il faut, et n'est pas là pour t'expliquer ce qui se passe : c'est nous qui devons chercher le comment du pourquoi, et interpréter les choses. Pourtant quand on lit le résumé de l'histoire, ça à l'air d'être un drame entre un couple qui ne fonctionnerait pas autant que cela... C'est beaucoup plus que ça.
C'est carrément 2h10 de cauchemar. Il y a un mélange savemment dosé de genre, du thriller dramatique et de thriller horrifique, le long-métrage se transforme carrément en thriller métaphysique. La musique participe grandement à cette ambiance particulière. Le spectateur non aguéri que je suis, sera perdu dans le film, à essayer de comprendre le sens des scènes, des dialogues, ce qui se passe à l'image... Le récit est fourni de petits détails, de thèmes, de significations. Le scénario adapté du roman du même nom possède une densité. Ce qui est bien, c'est que le concept ne cherche pas à devenir un film, on peut dire que c'est l'exact contraire qui se produit. Et tout cela graçe à la réalisation quasi millimétré de Charlie Kaufman.
On dirait que le réal a passé ces dernières années à lire le roman plusieurs fois pour le transcrire visuellement... Tout est étudié, le moindre mouvement de caméra, la composition du plan, le cadrage, le montage, comment les effets sonores sont coupés momentanément pour se concentrer sur un dialogue... C'est juste bluffant. C'est triste, les lumières sont ternes, c'est déprimant de regarder ce long-métrage. Et la direction d'acteurs n'est pas en reste : Kaufman arrive à les guider dans cette histoire méga torturée, et on en ressort avec des grandes performances, grandement aidé par le format carré de l'image, qui fait que le spectateur est concentré sur les personnages. Jessie Buckley est génialissime, elle maîtrise chaque émotion, chaque bégaiement, elle rend son personnage plus réaliste. Jesse Plemons est aussi excellent. Toni Colette, devenue l'une de mes actrices préférées depuis Hérédité, est carrément gênante, et elle gère cet aspect à la perfection. Le jeu de David Twelis est plutôt sobre, réservé, qui mérite une mention plus qu'honnorable. Je me demande toujours comment ils arrivent à sortir de telles performances dans un film de ce type là... Impressionnant.
Au final, c'est quoi ce film? C'est une expérience assez unique et qui vous demandera un gros, gros effort de réflexion. Ce ne sera possiblement pas un film pour vous. Mais pour ceux qui veulent quand même s'y aventurer, allez-y. Une direction menée de main de maître, des acteurs incroyables, une ambiance déprimante et cauchemardesque, Je veux juste en finir est assez impressionnant. Peut-être l'un des meilleurs films de l'année?
Créée
le 6 sept. 2020
Critique lue 1.1K fois
8 j'aime
D'autres avis sur Je veux juste en finir
La raison humaine à l’épreuve de l’irrationnel amoureux. Tel pourrait être la vaste thématique qui unit la majorité des projets de Kaufman, du scénario d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind (un...
le 7 sept. 2020
119 j'aime
23
Grand tripatouilleur de l’âme humaine, de l’état dépressif chronique et des atermoiements conjugaux, Charlie Kaufman, depuis les succès de Dans la peau de John Malkovich et Eternal sunshine of the...
Par
le 11 sept. 2020
63 j'aime
4
Je sais que les films scénarisés par Kaufman sont un peu étranges, mais je n'avais jamais vu une seule de ses réalisations et c'est vraiment bon. Alors oui c'est cryptique à souhait et la fin tire un...
Par
le 6 sept. 2020
43 j'aime
3
Du même critique
Eh bien, c'est rare que le titre d'un film reflète mon ressenti. Arrivé à la fin, je me demandais ce qui s'est passé vraiment avec Je veux juste en finir. C'est un film qui trouble, qui bouleverse...
Par
le 6 sept. 2020
8 j'aime
Réalisée par Brea Grant, ce long-métrage nous raconte l'histoire d'un traffic d'organes dans un hôpital de l'Arkansas, en 1999. Mandy (Angela Bettis), infirmière toxico effectuant son quart de nuit,...
Par
le 4 oct. 2020
4 j'aime
Voulant éviter à tout prix un autre film Netflix, Thunder Force, dont les critiques en font état d’une mauvaise comédie super-héroïque, j’ai décidé de me porter sur une production coréenne, distribué...
Par
le 11 avr. 2021
3 j'aime
2