En fait il y a deux façons de voir le film.
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Peut contenir du spoil
Premièrement on considère qu'il s'agit d'un film où l'on suit les mésaventures d'un romantique un peu chiant sur les bords 1h avant la destruction de LA (et donc du monde) par une guerre nucléaire. Bon soit, pas très original dans ce cas là MAIS l'intérêt du film vient alors de la forme plus que du fond. En plus d'être un vrai film de tension et de suspens, les couleurs, la bande originale et les plans caméra sont superbes et travaillés pour un film de fin du monde. Là où tout un tas de "films" récents vont dans le spectaculaire, Miracle Mile suggère en nous faisant miroiter sur le pourquoi du comment. Et ça s'arrête là pour le positif. Monsieur est, on l'a dit, un peu chiant sur les bords, à l'air de gérer sur tout un tas de chose (convaincre un pilote d'hélicoptère body builder en lui forçant littéralement la main) mais également d'être un gros nul sur d'autre (loupe son réveil, lent dans la rue : Mais monte sur ce toit !!!!, etc). Mademoiselle n'existe tout simplement pas dans le film. Elle est pourtant le but du héros ... OU ALORS .......
Deuxièmement on considère que l'intérêt du film est ailleurs et que son personnage principal est la panique. Et si la rumeur basée sur un canular (où autre chose on s'en fiche d'ailleurs) avait provoquée la guerre nucléaire? Les petits éléments disséminés dans le film peuvent prouver qu'il s'agit d'un énorme malentendu paranoïaque américain post guerre froide. Un exemple : la working girl téléphone à des collègues dans le bar or ils sont tous partis "en vacances". Conclusion : ils savent que c'est la fin les salops. Ou alors il s'agit juste d'une coïncidence que quatre collègues partent en week-end en même temps et la paranoïa collective créée par l'ambiance du bar vont dans le sens d'une frappe imminente. La naïveté des personnages et leur étrangeté sont alors cohérents avec le film dans ce cas la et Appel d'Urgence n'aura jamais aussi mal porté son nom. Cette avenue des miracles voit des histoires ... Miraculeuses et la plus grande d'entre elle est cette hallucination collective (coucou Sylvain). Le bouche à oreille et la rumeur se propageant, on peut imaginer que l'ennemi anticipera la frappe, pensant l'histoire vraie. Un petit point négatif est pour moi la trop grande rapidité dans laquelle on plonge dans le chaos dans la rue, ce que Cronenberg a fait parfaitement dans Cosmopolis.
Si l'on décide de voir le film du deuxième point de vue présenté alors c'est un très bon film qui je pense critique à la fois la paranoïa américaine et les phénomènes sociaux de masse. Le film a sans doute été réalisé avec un faible budget mais le résultat est très honnête.