La filmographie d’Eddie Murphy, on le sait, est loin d’être un modèle à suivre tant elle est peuplée de petites comédies un peu perdues d’avance. C’est évidemment le cas de ce Appelez-moi Dave au prétexte abracadabrantesque. Paresseux dans son développement, le résultat est faible mais pas aussi nul qu’on pouvait le craindre. On se surprend même à rire à quelques reprises, à entendre quelques réflexions pertinentes qu’engendrent certaines situations et à se prendre d’affection pour ces personnages avant que la dernière partie ne nous renvoie dans les cordes. Exploitant des idées totalement loufoques au lieu de tranquillement continuer à jouer la carte du décalage entre les différentes civilisations, le film se perd dans sa dernière ligne droite.
Déjà plutôt mal maîtrisé, le scénario part en effet complètement en vrille après avoir tourné en rond et certaines scènes virent au plus total ridicule. Les deux scénaristes, souffle court, ne semblent pas savoir comment relancer la machine et se perdent dans des péripéties débiles qui parleront peut-être à des enfants de moins de dix ans. La morale guimauve qui accompagne cette dernière partie en pilote automatique gâche le capital sympathie que le film avait miraculeusement réussi à susciter. C’est dommage mais cela ne doit pas faire oublier que le résultat, qui ne se prend jamais au sérieux, est moins catastrophique que redouté. Il faut enfin saluer la performance d’Eddie Murphy qui, une fois encore, fait le job pour éviter le naufrage.