Mes dernières aventures partagées avec miss Dunan et Briareos remontaient à 2005. A part l'identité graphique très marquée de Masamune Shirow, je n'ai que très peu de souvenir de ce film. Lorsque que je suis tombé sur le teaser de cette mouture moderne, j'ai d'emblée été séduit par les qualités techniques de l'emballage.
Soyons honnete, je n'ai jamais été fan de Appleseed. Même pas du manga. Si l'histoire de ce pépin de pomme et l'univers original m'avaient plutôt emballé, l'improbable duo-couple formé par D&B m'avait refroidis. Cette amourette entre une saucisse et une conserve m'avait laissé interdit. Heureusement, cette relation évolue un brin dans cet opus, sobrement sous-titré "Alpha".
On retrouve donc notre duo de flingueurs dans une rame de métro, une New York dévastée trônant à la surface. A peine le temps d'échanger quelques blabla que nos compères subissent leur première attaque : trois cyborgs tatoués façon playskool. Baston efficace mais sans frisson. Comme le métro, cette petite aventure semble bien accrochée à ses rails. Le scénario déroule ses personnages, ses sous intrigues et son florilègesde dialogues creux. Le rythme est bien présent, la grande qualité technique est indéniable, les choix artistiques souvent probants, la poitrine de Dunan sous hélium et Briareos a top la classe. Mais, car il y a toujours un mais, je n'arrive pas à me passionner pour cette trame convenue reposant en partie sur des dialogues très peu inspirés. Les quelques seconds rôles restent cloitrés dans leur stéréotype, la vie manque cruellement dans les rues de cette NY post apo. Les gunfight se superposent, les scènes d'action s'enchainent, j'oublie presque que l'histoire manque de tension, d'émotion.
Et puis la fin. La fin. Spoil. Spoil. Spoil.
Je connais la passion sauvage de Shirow pour les cyborg, droids, pour les outils à fort taux de pénétration et autres mécanismes fortement lubrifiés, mais le coup du robot-araignée géant avec un gros canon phalique (RGAUGCP), on me l'ai déjà fait dans le très mauvais Wild Wide West de l'ami Sonnenfeld. Et comme soulevé précédement, c'était mauvais. Et bien pas de surprise ici également. Lorsqu'il est question d'une araignée géante, même cybernétique, c'est rarement grandiose. Sauf chez Peter Jackson.
Bref. La fin collectionne les poncifs du genre. Exposé par le menu des projets du grand méchant, corps à corps final, sauvetage par doublehorn, l'ancien ennemi, dézinguage du RGAUGCP avec une ballounette de Briareos, sacrifice ultime, explosions en série... Des rails, des rails, des rails, déraille ? Et oui, ils s'en vont même dans le soleil couchant à la dernière minute.
Malgré tout, le film surprend par sa qualité graphique réaliste et son rythme vraiment étudié. Seul candidat ou presque de sa catégorie, il mérite l'attention des animéfans, des Shirowboys et des abonnés à www.poitineshélium.rââ.