Vu qu'il était cette fois co-producteur, co-auteur et co-scénariste, Peckinpah a pu avoir le contrôle créatif total sur Bring me the head of Alfredo Garçia. Donc moins en colère que d'habitude contre la production à l'issue du film, il n'a cette fois pas ressenti le besoin de découper de rage le bureau de son producteur à la tronçonneuse comme le mentionnent parfois ses biographes...
Bien sûr, vu qu'il a eu les coudées franches, il s'en est donné à cœur joie. S'il n'atteint évidemment pas les sommets de La horde sauvage, c'est son film le plus personnel. Comme il faut s'y attendre, c'est amoral, méchant, violent, pour ne pas dire sordide. Et totalement chaotique, d'où quelques baisses de rythmes au milieu... Mais n'en déplaise aux critiques de l'époque qui l'ont évidemment conspué à sa sortie, ce joyeux capharnaüm est en définitive un diamant brut - certes complétement foutraque - mais très réussi.