Ceci n'est donc un film de Woody Allen et pourtant il aurait pu.
Nos chers critiques de sens critique point com y voient une simple comédie romantique sur fond de communauté yiddish à Brooklin. J'y vois plusieurs messages qui m'ont semblé relever la simple comédie.
Si vous n'avez pas vu le film, gardez mon analyse pour après.
Primo, le système matrimonial juif. Vanessa Paradis, bloquée dans son deuil qui découvre qu'on la voit enfin en tant que femme et non plus épouse du rabin. C'est ce qui lui donne de nouveau la joie de vivre. L'astuce du film réside alors en deux temps (j'ai trouvé cela très subtil) : temps un, Liev convoque Woody Allen au tribunal hébraïque pour essayer de le coincer; temps deux, Vanessa Paradis intervient dans ce même procès pour se justifier (légère critique du système hebraique par ailleurs), ce a quoi Liev réagi ouvertement. Ceci autorise l'amour entre ces deux personnages.
Deuxio, la solitude et l'aspect jetable de la relation du gigolo. Sharon Stone et son 'dirty talk', Sophia Vergara et son 's'il n'est pas beau c'est encore mieux'. Ces deux femmes s'ennuient et c'est pour cela qu'elles cherchent un numéro 3. Turturro est parfait dans son rôle de gigolo, devine ce qu'elles veulent et leur donne. 'Une fois qu'on y a gouté, on ne peut plus s'en passer'.
Troisio, le côté commercial. Woody Allen est juste caricatural dans le film en ramenant tout à l'argent. En le positionnant en tant que mac, son personnage vit mal la fermeture de sa librairie et qu'il fait ce qu'il a toujours fait, du commerce, en répondant à l'offre et à la demande. Il s'est juste diversifié.