Malgré un début de carrière d’écrivain prometteur, Ryota accumule les désillusions. Divorcé de Kyoko, il gaspille le peu d’argent que lui rapporte son travail de détective privé en jouant aux courses, jusqu’à ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils de 11 ans, Shingo. A présent, Ryota tente de regagner la confiance des siens et de se faire une place dans la vie de son fils.


Un an après Notre petite soeur, Kore-Eda déçoit encore.
Spécialiste de la famille japonaise (comme d'autres avant lui), il se plait à tester celle-ci à travers ses films : quelles sont les limites d'un père, jusqu'ou un fils peut-il encaisser...
Cette démarche à donné au cinéaste ses plus beaux films. A ce titre, on lui pardonnera ce qui ressemble à une certaine forme de complaisance avec le genre : là ou c'est la famille et ses tribulations qui faisaient évoluer la trame narrative - dans des opus comme Tel père, tel fils - il semblerait aujourd'hui que l'on impose des scénarii types à des personnages types.


Après la tempête raconte la figure un peu cliché du père aimant mais absent, irresponsable. Pour ajouter au côté tragique, on lui greffe une personnalité d'écrivain perdu. Ancien auteur à succès qui n'a pourtant sorti qu'un livre, Ryota fait quelque sous en bossant comme détective privé pour une agence. Loser attachant et capable de mieux... On croirait lire un idéal-type de héros manqué hollywoodien à la Jackson Curtis dans 2012.


Reconnaissons au film son schéma dual intéressant : la première partie se passe dans Tokyo et pose le cadre, les personnages. Ensuite, la tempête réunit la famille séparée dans un quasi-huis-clos assez tendu chez la grand-mère, tout de même de réconfortant par cette sensation d'être abrité et au chaud pendant le typhon. La fin (après la tempête, justement) est trop courte pour constituer entièrement une partie du film. On y sent Ryota confiant dans l'avenir, comme nettoyé de ses torts par la pluie battante.


C'est la que le film pèche : ce qu'il nous donne de bon est gâché par un dénouement très manichéen. Un avant tortueux, un bon moment cathartique, puis un après tout en couleur et en espoirs...


Finalement, Après la tempête est peut-être une adaptation Ozu-isée de 2012. Très subjectivement, Hirokazu Kore-Eda m'a habitué à plus profond. Tout n'est pas perdu : le réalisateur sait encore créer ces ambiances, qui font sa signature et qui nous plaisent tant dans son cinéma. Seulement, Il semble avoir plus de mal pour les mettre au profit du film.

msnk
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le 29 mai 2017

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Mase N’ko

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