Malgré la réelle capacité du Kore-Eda à créer des atmosphères saisissantes de beauté - dont ce film est une confirmation de plus, c'est toutefois un peu déçu que je sors de la salle de cinéma.
Quand on va voir un film japonais, on ne s'attend pas à trop d'action. Mais quand même, si peu...
Il y a des points positifs indéniables au film. Porté d'abord par un quatuor d'actrices solide qui savent rendre leur personnages respectifs attachants, Notre petite soeur est aussi une nouvelle preuve du talent plastique du réalisateur. Des plans qui maintiennent le spectateur éveillé, autant pour filmer les personnages que la nature, un cadre assez prenant et une ambiance agréable, presque confortable.
Mais, dixit moi-même sortant du cinéma, "y'a pas de quoi faire un film". Un scénario frêle qui suffit à injecter un souffle encourageant au début du film, mais pas à le porter sur 2h08. Les relations entre membres de la même famille (sujet qui semble plaire à Kore-Eda au vu de la proximité entre Still Walking et cet opus) semblent être l'intrigue principale du film, ce qui lui donne une certaine redondance. Il y a bien quelques autres personnages, mais ils sont vraiment filmés comme des outsiders face aux quatre soeurs. On sent parfois monter des tensions (qui sont les véritables actions du film), mais en fait on se trompe, rien ne monte. Ce trop de place accordé aux héroïnes semble étouffer le film, qui avait pourtant tout d'un film japonais ravissant.
Je recommanderais quand même aux amateurs de ce cinéma d'aller le voir, car l'atmosphère créée reste assez prenante et douce, et je ne voudrais pas vous imposer mon avis comme une généralité (la plupart de ceux avec qui j'ai vu ce film m'ont jugé un peu sévère). Mais dans sa globalité, j'attendais plus de Notre petite soeur. Peut-être suis-je trop exigeant, ou peut-être que Hirokazu Kore-Eda n'a pas complètement su exploiter sa bonne idée, restant trop dans le sillage de certaines de ses précédentes oeuvres.