A l'image de la musique enjouée qui revient à plusieurs reprises colorer les images, ce nouveau film de Kore-eda révèle un aspect plus désabusé et décalé du cinéaste japonais. Pourtant, ses gimmicks sont bien présents. Famille, filiation, responsabilité, héritage: Kore Eda semble ressasser les même thèmes sans cesse. Il arrive tout de même à se renouveler, notamment grâce à un scénario miniutieusement concocté, et à une caméra ici campée sur la frontière entre discrétion et délicatesse. Looser en puissance, le père cherche pendant tout le film l'infime espace où sa passion pour l'écriture et ses responsabilités paternelles pourraient cohabiter. Aidé par un collègue bien généreux; dont la dette envers lui ne sera jamais révélé. Par une mère caustique mais profondément aimante. Par un fils taiseux mais secrètement admiratif. Sa femme, son premier fidèle, décidée à faire grandir un peu ce gosse à la barbe grisonnante et au cheveu hirsute. Une grande soupe de personnages, que le cinéaste se plaît à touiller avec la douceur qu'on lui connaît. S'en échappent ces volutes de tendresses si bienvenues, après la tempête.