Vu à Venise début septembre. C'est hélas plus un film de scénariste que de réalisateur.. Ou pour le dire autrement, la reconstitution est précise, très authentique mais on ne voit pas ce qu'Assayas apporte à l'ensemble. C'est neutre, académique.

(Edit: Critique post-scriptum du 14 novembre à la critique initiale )

Ce dont cela se rapproche le plus, c'est un de ces énième téléfilms historiques dont le seul impérieux semble être la reconstitution d'époque et d'ambiance dans toute sa neutralité, sa fadeur, ses clichés, ses passages obligés (rien d'étonnant après tout, le précédent "film" d'Assayas n'était déjà qu'un téléfilm de commande, qui malheureusement, rencontra déjà un beau succès à travers le monde)
Et effectivement, il y a tout ça : c'est fade, c'est cliché, c'est faux.
Certes, la costumière et les décorateurs ont été irréprochables et les documentalistes ont surement mené un excellent travail sur les techniques d'action militante ou le foisonnement artistique de l'époque (je cherche du positif !). Et même l'ensemble de jeunes acteurs engagés est une belle palette (j'ai dit que je cherchais du positif)

Mais où est le metteur en scène ? A moins de se dénommer "cahier des charges" ou "rails", je ne sais pas ..
Quand s'échappe-t-on tuteur de la reconstitution pour enfin montrer, dire, quelque chose?
(Naïvement, je fais comme si on pouvait attendre un propos intéressant d'Assayas)
Quand sort-on de la péripétie pour trouver l'universel?
Même le propos politique défendu par les personnages est affligeant, il est effleuré par quelques vignettes jetées ci et là, en passage obligé, des clichés disais-je, en somme.
Le sens sous jacent au scénario n'est pas mieux: le chemin de chacun des personnages, y compris principal, ne relève que d'un parcours d'acceptation finale du monde tel qu'il est. Assayas devrait allumer la flamme militante, il encourage à l'éteindre. Il devrait nous demander "Why are we sleeping", il nous dit "Why aren't you sleeping yet".

Le film est dénommé pour l'international Something in the Air.
Effectivement, ça n'est que ça, de l'air...
inderweltsein
3
Écrit par

Créée

le 14 nov. 2012

Critique lue 515 fois

1 j'aime

inderweltsein

Écrit par

Critique lue 515 fois

1

D'autres avis sur Après mai

Après mai
mymp
3

Carton rouge

Olivier Assayas revient à ses premières amours, chroniques d’une adolescence rebelle (Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide) en bute contre l’âge adulte et l’ordre établi, et qu’il avait délaissé...

Par

le 12 nov. 2012

20 j'aime

5

Après mai
domguyane
4

l'ennui c'est que je me suis ennuyée

La reconstitution est parfaite, quasi un docufiction, la lumière belle, la musique vraiment chouette et pourtant je n'ai à aucun moment été touchée. J'ai lu grand bien un peu partout sur les...

le 18 nov. 2012

7 j'aime

Après mai
PatrickBraganti
6

Critique de Après mai par Patrick Braganti

En faisant de son jeune héros Gilles son alter ego, son double, le réalisateur Olivier Assayas livre donc une vision personnelle et autobiographique du début des années 70 : mai 1968 est déjà à la...

le 16 nov. 2012

5 j'aime

Du même critique

Une vie
inderweltsein
10

Toujours à l'âme un rayon d'espérance

Au soir d'une vie d'épreuves, qu'en reste-t-il? La caresse de la caméra distante et sensible de Stéphane Brizé au service d'un souvenir, de souvenirs, un flux de conscience et du visage et des gestes...

le 5 nov. 2016

11 j'aime

1

Knight of Cups
inderweltsein
10

"Tant d'amour en nous, qui ne peut sortir". Le film d'amour et de pardon pour le père disparu.

"Il y a tant d'amour en nous, qui ne peut sortir". Rick revoit le monde et retrouve son âme. Et Malick pardonne son père au delà de la mort. (En attendant une longue critique, dans les prochaines...

le 14 févr. 2015

10 j'aime

5

Premier Contact
inderweltsein
7

Le présent est une éternité

(Bafouille légère et rapide écrite le 1er septembre entre deux films et jamais révisée depuis, alors que certainement cela mériterait de fouiller un peu. Je vous laisse avec les quelques références...

le 7 déc. 2016

1 j'aime