Le second volet des aventures de l’homme-poisson, toujours réalisé par James Wan, étale son comique bouffon pour mieux farder sa morale à toute épreuve, ici axée sur la réunion de la famille : assurer la paternité face au modèle défaillant de l’antagoniste, restaurer la fraternité, faire triompher l’ordre. Le masculin triomphe dans sa vulgarité, rappelant au passage le dernier film Expendables sorti cette année (Scott Waugh) ; il écrase les personnages féminins, qu’interprètent Nicole Kidman et Amber Heard, submergés sous une testostérone numérique aussi fausse que les royaumes engloutis parcourus. Le long métrage se complaît dans la bêtise machiste qui tourne à vide, plagie Thor : Love and Thunder (Taika Waititi, 2022) sans jamais atteindre la déconstruction parodique et insolente qu’imposait ce dernier au blockbuster super-héroïque contemporain, alliance formidable de la pochade et de la noirceur humaine. La mise en scène est industrielle, ponctuée çà et là de trouvailles visuelles qui apparaissent davantage comme la nécessite d’une signature grand public – pour qu’un aveugle se lève et dise : « regardez, c’est du James Wan ! » Un naufrage complet.