Dans l'univers DC, un héros reste fidèle à son instinct de divertissement décomplexé et d'autodérision, Aquaman. Jason Momoa incarne avec un charisme indéniable Arthur Curry, le prince mi-atlante, mi-humain, apportant une énergie débordante et une nonchalance assumée à un personnage parfaitement conscient du spectacle qu'il offre. Dans 𝐴𝑞𝑢𝑎𝑚𝑎𝑛 𝑎𝑛𝑑 𝑡ℎ𝑒 𝐿𝑜𝑠𝑡 𝐾𝑖𝑛𝑔𝑑𝑜𝑚, Momoa continue de naviguer avec aisance dans les eaux tumultueuses d'un film qui, sans prétendre à la grandeur, parvient à maintenir un rythme soutenu en embrassant pleinement son statut de nanar blockbuster.
Ce second volet voit Aquaman affronter à nouveau Black Manta, avide de vengeance après la mort de son père. L'intrigue, sans grande surprise, suit les codes éprouvés du genre, et l'humour qui faisait la force du premier opus tend ici à s'alourdir, devenant répétitif et de mauvais goût. Les personnages secondaires peinent à susciter une véritable empathie, et le scénario prévisible n'offre guère de rebondissements mémorables. Cependant, c'est précisément cette simplicité narrative et cette prévisibilité assumée qui confèrent au film son charme de série B, un peu raté mais haut en couleur.
James Wan, de retour à la réalisation, ne cherche pas à révolutionner le genre, mais plutôt à célébrer ses excès. Visuellement, le film impressionne par ses décors extravagants et ses séquences d'action frénétiques, ce qui est le minimum attendu au vu du budget du film. Wan puise dans un imaginaire foisonnant, mêlant influences de space opera, mythologie lovecraftienne et nombreux clins d'œil à la science-fiction apocalyptique, pour offrir une aventure riche en créatures marines fantasques et en machines folles. Si l'ensemble manque de cohérence, cette démesure visuelle participe à l'identité du film, qui ne recule devant aucune extravagance pour divertir.
Certes, 𝐴𝑞𝑢𝑎𝑚𝑎𝑛 𝑎𝑛𝑑 𝑡ℎ𝑒 𝐿𝑜𝑠𝑡 𝐾𝑖𝑛𝑔𝑑𝑜𝑚 n'atteint pas des sommets d'inventivité ou de virtuosité. Les scènes d'action, bien que spectaculaires, n'égalent pas la maîtrise du premier opus, avec un découpage des scènes beaucoup plus aléatoire dans celui-ci, et le traitement des personnages reste superficiel. Mais en assumant pleinement son côté série B prête à échouer, le film se libère des contraintes du sérieux et invite le spectateur à une expérience cinématographique décomplexée, presque désinvolte. C'est un divertissement pur, un terrain de jeu où l'excès et le kitsch ont leur place.