13,40 € la place, mes très chers collègues et moi nous apprêtions à voir un autre chef-d'œuvre, qui avait, en plus de toutes ses autres qualités supposées, l'avantage d'être le dernier râle du DC Cinematic Universe. Je parle bien sûr du râle d'agonie, cette respiration bruyante qui accompagne parfois les derniers instants, comme pour signifier que c'est la fin. En gros, c'est fini. Bon sang, quelle aventure ce fut ! La qualité de la salle était telle que j'aurais probablement pu faire la même projection dans mon 20 m² étudiant. Le film commence : c'est moche, mais ce n'est pas grave, ils font ce qu'ils peuvent, les pauvres. Il y a des idées, des visuels, des designs intéressants, et ça fait plaisir.
Cependant, le problème qui nous a rapidement traversé l'esprit, c'était l'incompréhension de l'intrigue... ou plutôt de son intérêt. Puis arrivent des décors, la forteresse de Jabba le Hutt dans Star Wars, les déserts de Dune, le buddy movie où ça parle de burgers, et deux frères qui n'arrivent pas à s'entendre mais qui apprennent à créer un lien. Malheureusement, pour nous, cela ne sera pas le cas ici. J'avais pourtant personnellement adoré le premier film, qui assumait son style de comics visuel, avec de l'action efficace et de superbes tableaux, vestiges d'une époque où DC y croyait encore.
Ah, une dernière chose : le méchant est très méchant, et la réduction de budget, apparemment drastique, semble avoir poussé le compositeur de la bande-son à n'utiliser que quelques notes et un générateur de musique libre de droits. Les acteurs font ce qu'ils peuvent. À notre grande déception, Amber Heard ne chiera pas dans un lit dans ce film, ou peut-être hors champ, ça mériterait un re visionnage pour vérifier ce détail. Trêve de plaisanterie de mauvais goût (même si c'était peut-être le meilleur moment de la projection), DC n'y croyait plus, les fans n'y croyaient plus non plus.
Ainsi, l'univers DC s'achève, sur un burger au cafard. Pour rappel, l'aventure du DCEU avait commencé avec Snyder et Nolan. Le premier étant un enfant bourré d'idées visuelles, et le second, un cinéaste reconnu comme l'un des plus ambitieux de sa génération. Alors pourquoi cette fin ? Plusieurs hypothèses : blanchiment d'argent, volonté marketing de convaincre les fans de la première heure que l'heure de la fin (ou du décès, haha) est arrivée.
13,40 € la place, sans réduction, le prix de la place que mon collègue a déboursée pour nous accompagner dans cette salle miteuse. Pour te donner une idée, le pressing d'un drap blanc coûte "6,10 €". Il aurait pu nettoyer deux draps d'Amber Heard pour ce prix-là. Alors, ce film a une utilité : il nous rappelle deux choses. D'abord, que la vie est injuste, et ensuite, que même quand quelque chose commence bien, ça peut finir par merder sévèrement