Autant on arrive à trouver assez facilement un bon film d'horreur avec des grosses bestioles (style requin ou crocodile), autant c'est beaucoup plus compliqué avec les araignées. Il y a bien l'ancêtre respectable, mais généralement un film qui a au cœur de son histoire des araignées qui en veulent à nous, pauvres humains, sont soit des comédies horrifiques oubliables, soit des nanars sympathiques, ou bien d'authentiques navets. Remarquez que tous ces films partagent un point commun : la (ou les) araignée(s) finisse(nt) toujours par devenir énorme(s), comme si une araignée de taille normale ne pouvait être dangereuse.
Heureusement, il y a Arachnophobie (et rien que le titre, c'est déjà tout un programme).
Sur ce projet, on retrouve à la production Steven Spielberg, Trevor Jones pour une BO de qualité, et un casting avec notamment Jeff Daniels dans le rôle principal.
Quant au réalisateur, il s'agit de Frank Marshall : Arachnophobie est son premier long-métrage, mais le bonhomme a déjà travaillé avec Spielberg (toujours bien ça).
Le film commence par une expédition dans une région perdue de l'Amazonie, dont les plans avec l'hélicoptère ont directement inspiré ceux de Jurassic Park. Malheureusement, cette expédition va ramener avec elle un spécimen d'une nouvelle race de mygale, très agressive et extrêmement dangereuse. La bébête velue va tout faire pour se retrouver dans une petite ville de Californie, où elle va se mettre à procréer et à inonder la région d'araignées mortelles.
Le déroulement du film est assez classique, et il y a pas trop de surprises dans l'enchainement des évènements. Le plus souvent, on devine qui va mourir ou pas. En fait, le plus original c'est que le film joue vraiment sur l'arachnophobie, en filmant très bien ces sales bestioles, et en faisant du personnage principal un arachnophobe.
Il y a bien quelques pointes d'humour, mais le ton du film est très sérieux : les morts sont souvent horribles, et le danger semble omniprésent, pouvant intervenir lors de n'importe quel moment de la vie quotidienne (comme lors de la scène de la douche, référence à Psychose).
Dans l'ensemble, c'est indéniablement un film de qualité. Alors pourquoi finalement je ne mettrai que 6 au lieu de 7. Parce que j'ai eu l'impression que durant tout le film les acteurs (qui ne sont pas mauvais) ne sont que des pions. C'est quelque chose qui n'est pas facile à décrire et que l'on retrouve dans plusieurs films, ce sentiment que les acteurs n'ont pas d'impact, qu'ils ne sont là que pour faire ce qu'on leur dire de faire, sans prendre de risques, et que finalement c'est le scénario qui fait tout. Or là, le scénario est quand même léger, classique et sans surprise.
Bref, c'est un bon film si vous voulez frissonner, mais on regrettera quand même le manque de profondeur au niveau des personnages (si l'on excepte peut-être la première demi-heure se déroulant dans la ville).