Avec la crise des sub-primes en 2008, partie des Etats-Unis puis submergeant le monde financier peu à peu aux quatre coins de la planète, les vieilles terreurs du passé refirent surface. La crise économique aurait bon dos, elle continuerait d'alimenter un nombre incalculable de scénarios retors : Dans le "King Kong" de Peter Jackson c'est la crise de 1929 qui contextualise tout le propos du film, Skull Island et ses ténèbres représentant parfaitement les sombres moments à venir (deuxième guerre mondiale, holocauste, guerre du Viêtnam...). Aujourd'hui la sauvagerie de la finance prête le flanc à l'écriture et à la mise en scène de techno-thrillers qui nous permettraient d'y comprendre quelque chose. Voeu pieux qui se fracasse contre la balourdise de films empesés où le surmâle américain cabotine à tout va (Michaël Douglas dans "Wall Street 2", Richard Gere dans celui-ci), mais l'effort est louable. La vilenie figurée par le beau Richard (qui vieillit très bien, loin des ces vieux barbons hollywoodiens qui à l'approche des 70 ans ressemblent vaille que vaille à de vieux marquis sous acide) illustre l'amoralité du capitalisme à outrance : car à défaut d'assumer ses fautes et son immaturité (le vieux cliché de l'homme d'affaires qui entretient sa jeune et jolie maîtresse aux frais de sa boîte), le personnage esseulé se sert des membres de sa famille comme pare-feu. Mais personne n'est dupe, surtout pas son épouse (magnifique Susan Sarandon), qui dans une tentative désespérée essaie de placer son salaud d'époux face à ses responsabilités : s'il ne se dénonce pas qu'il se dépouille au moins de sa fortune au profit de la Fondation de son entreprise. Mais on n'abandonne pas si aisément quarante ans de turpitudes en toute impunité. Et la dernière bobine pose la question fondamentale : qu'aurions-nous fait, nous, à sa place, si prompts à juger les erreurs d'autrui bien installés sur notre canapé ?
Marcellien
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le 19 juil. 2013

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