Réalisé par Adam Egypt Mortimer en 2020, Archenemy s'inscrit dans le registre du thriller fantastique. C'est surtout un film de super-héros déconstruit. L’histoire suit Max Fist, un homme affirmant venir d’une autre dimension où il possédait des pouvoirs extraordinaires. Désormais sans capacités dans notre monde, il sombre dans la marginalité jusqu’à sa rencontre avec Hamster, un adolescent fasciné par son récit. Ensemble, ils se retrouvent embarqués dans une lutte contre un cartel criminel.
Le film, majoritairement tourné en prises de vue réelles, intègre des séquences animées servant de flashbacks pour illustrer le passé de Max Fist.
L’œuvre séduit par son contexte original et sa volonté de détourner les codes traditionnels du super-héros. Le protagoniste impose une présence brute et désabusée qui tranche avec les archétypes habituels. L’ambiance urbaine crasseuse et la mise en scène nerveuse confèrent au récit une atmosphère singulière, renforcée par une photographie granuleuse et un montage efficace. Loin des blockbusters clinquants du genre, le film privilégie une approche plus terre-à-terre, jouant sur l’ambiguïté de son personnage principal et sur la frontière ténue entre délire paranoïaque et réalité.
Archenemy ne va pas au bout de ses ambitions. Son scénario reste en surface et manque de développements percutants. L’intrigue progresse de manière linéaire sans véritables surprises, et les enjeux peinent à s’élever au-delà d’un simple affrontement entre marginaux et malfrats.
Si l’ajout de séquences animées pouvait sembler une idée pertinente pour enrichir la narration, leur exécution minimaliste et figée trahit un manque d’investissement artistique. Plutôt qu’un apport immersif, elles donnent l’impression d’un choix par défaut, ne justifiant jamais pleinement leur présence.
Malgré ses lacunes, Archenemy reste un film honorable, porté par une vision singulière et un protagoniste marquant. Son approche atypique du mythe du super-héros et son esthétique brute en font une curiosité intéressante, mais son manque d’audace narrative et ses animations sous-exploitées limitent son impact. Si l’attente est mesurée, l’expérience peut s’avérer plaisante.